Abr - 21 - 2015

Cet article est une version résumée et commentée de «Grèce. L’austérité, la destruction du système de santé et l’urgence d’un moratoire sur la dette». Le texte intégral se trouve sur: http://alencontre.org/europe/grece-lausterite-la-destruction-du-systeme-de-sante-et-le-refus-necessaire-et-urgent-dun-moratoire-sur-la-dette.html

La presse mondiale a signalé de manière enthousiaste que le gouvernement de Tsipras a payé 450 millions de dollars de dette au Fonds Monétaire International.  On fait l’éloge de  « l’effort » de gratter jusqu’à la dernière pièce, afin de respecter les engagements avec les usuriers, comme il faut!

Mais c’est bien de savoir au détriment de quoi le gouvernement de  « gauche » continue à respecter ses engagements avec les usuriers… comme les gouvernements de droit l’ont fait, répudiés par le peuple grec.

La catastrophe du secteur de la santé est une preuve… Mais c’est aussi un secteur dans lequel les travailleurs commencent à discuter une issue par la lutte. Le centre de celle-ci est l’exigence de suspendre le paiement de la dette. L’article  « Grèce. L’austérité, la destruction du système de santé et l’urgence d’un moratoire sur la dette », décrit la situation comme suit:

“Le 4 avril 2015 se tenait à Athènes une réunion du Red Network. Un des trois ateliers réunissait quelque 100 personnes actives à divers degrés dans le secteur de la santé: médecins, infirmières et infirmiers, ambulanciers, responsables de pharmacies hospitalières, nettoyeuses, membres de comités locaux ayant empêché la fermeture d’une structure de soins primaires… […] Un fil rouge conduisait toutes les interventions : il ne faut plus attendre les résultats des négociations permanentes et médiatisées du gouvernement, elles plongent la population dans une attitude passive; il faut construire des initiatives assurant la jonction entre les soignants, la population, la structure syndicale influencée par Syriza (META) et les membres et sympathisants de Syriza.

Etant donné le délabrement massif et continu du système de santé, un mot d’ordre doit être développé : refus immédiat de payer les intérêts de la dette et des remboursements présentés comme incontournables, et consacrer ces fonds immédiatement à la santé.

“[…] Dans les interventions des soignants, un premier fait ressortait : la très large majorité des responsables du système de santé et des hôpitaux n’ont pas été changés. L’appareil bureaucratique et clientélaire de la Nouvelle Démocratie et du PASOK reste en place. Les ministres peuvent toujours faire des déclarations – ils en font tous les jours et dans tous les sens – le changement d’une structure dépend d’un véritable plan et d’une mobilisation sociale. Aucun modèle nouveau de contrôle effectif des hôpitaux n’a été mis en place.

Le gouvernement, cela va de soi, ne soutient aucune mobilisation. L’acceptation des dites contraintes européennes forme le corset qui tient ensemble des individualités différentes de ce gouvernement, qui jouent leur carte, parfois conforme à leurs convictions. Ce qui contribue à créer des illusions chez des observateurs concernant les effets possibles sur les options de fond des dites contradictions internes. On a connu les mêmes illusions à l’occasion du premier gouvernement dit «en dispute» de Lula en 2003…

“La direction de Syriza dans sa majorité formelle peut faire une déclaration, mais elle ne prend aucune initiative qui mettrait en relation les questions cruciales du système de santé et le paiement de la dette. Or l’urgence sociale commence à être utilisée, certes pour l’instant de manière propagandiste, par la droite qui indique que le gouvernement non seulement ne tient pas ses promesses, mais laisse la situation se péjorer.

“[…] Les débats sur la dette illégitime et ses origines sont certes fort importants. Mais la question se pose avec une autre temporalité humaine: aujourd’hui, des dizaines de milliers d’hommes et de femmes de Grèce, de migrant·e·s crèvent de faim, sont malades, et ne sont pas soignés. La réponse ne peut pas être celle du gouvernement qui consacre 300 millions d’euros à des mesures dites humanitaires (rétablir l’électricité, distribuer des bons d’alimentation), dans le style des filets de sécurité de la Banque mondiale, au moment même où il vient de faire voter une dépense de 500 millions d’euros pour rénover la flotte aérienne anti-sous-marins, sous l’impulsion de son ministre de la Défense. […]”

______________________________

Note:

1.- Charles-André Udry, “Grèce». L’austérité, la destruction du système de santé et l’urgence d’un moratoire sur la dette”, A l´encontre, 9 avril, 2015, traducción de Viento Sur.

Socialismo o Barbarie, 16/05/2014

Categoría: Français Etiquetas: