Nov - 23 - 2015

Enfin, après une longue année électorale, Cambiemos s’est imposé dans le ballottage; au moment où nous écrivons cette déclaration, il reste à charger une petite partie des données. En tout cas, le résultat est déjà irréversible, mais c’est  un fait politique que le triomphe de Macri a été par une différence inférieure à ce que Cambiemos espérait, ce qui va placer au centre des préoccupations les problèmes de gouvernabilité.

Avec les résultats en main, nous voulons souligner certains aspects importants.

Tout d’abord, un cycle politique se termine: s’ouvre un cycle plus conservateur à partir d’un résultat électoral vers la droite en comparaison à la longue hégémonie des  « progressistes », qui a été vécu sous les Kirchner au cours de ces 12 dernières années.

Le kirchnerisme a été celui qui a préparé le résultat: il s’est occupé de faire sortir les gens de la rue, il a été responsable de résorber la révolte populaire de 2001 et a stabilisé le pays; il a ainsi ouverte la porte à un gouvernement qui avait une plus grande sympathie des marchés.

Deuxièmement,  le déroulement purement électoral de l’année a joué son rôle: ceci a créé une stabilité qui a aussi contribué à faire que le résultat soit différent des prévisions faites quand a commencé l’année 2015.

Ce fut une année trop stable, sans grands combats, avec tous les problèmes artificiellement reportés pour ainsi dire, dominé majoritairement par les élections. Un des aspects que nous avons remarqué: que l’élection serait  dominée par ce climat de stabilité, au-delà du fait que ce second tour à nouveau  montre que chaque élection a été différente, et qu’une différence de moins de 4 points dans le résultat, c’est une donnée politique importante.

Troisièmement, il s’agit d’une stabilité, en tout cas, qui ne restera pas longtemps. Et ceci est un autre fait d’importance. Parce que le fait est que malgré les discours de prédicateur évangélique de Macri, ses demandes à « Dieu », ses promesses que « la vie sera un peu meilleure chaque jour, » le nouveau gouvernement devra choisir à quel secteur social il fera faire payer le coût de la crise et personne ne peut avoir aucun doute que ce secteur seront les travailleurs. Il n’y a pas de gouvernance purement « technique »: gouverner signifie choisir. Et il est très clair à quelle classe sociale  bénéficiera Macri: aux capitalistes.

Quatrièmement, il ne faut pas se confondre: que le gagnant soit Macri ou Scioli, la situation n’aurait pas été très différente. La campagne pour le vote en blanc qu’a mené notre parti a dit cela très clairement. Scioli s’est mis en scène  vers le ballottage comme étant  « contre l’ajustement » pour tenter de  renverser la tendance adverse; le même ajustement qu’il aurait dû appliquer…

Parce que, compte tenu des déséquilibres économiques dans le pays, le manque de dollars, la perte de compétitivité, l’ajustement s’impose de toute façon. À moins que Macri, ou même Scioli, viseraient à faire payer le coût de la crise aux capitalistes… ce qui de toute évidence, n’est pas le cas d’aucun des deux.

Ainsi les choses, un dur ajustement s’annonce. La mesure du virage conservateur qu’on vit sera donnée par les luttes sociales qui se mettront en place contre cette attaque sur les conditions de vie des travailleurs.

La tâche immédiate sera d’unifier les luttes ouvrières, populaires, des étudiants et du mouvement des femmes contre l’ajustement. Macri a indiqué qu’il va libérer l’achat de dollars [le gouvernement actuel a mis en place un contrôle dans l’achat par la population de dollars afin de contrôler la fuite de réserves en cette monnaie] du jour au lendemain. Il va sûrement essayer de faire en sorte qu’arrivent des dollars d’urgence via un accord avec le FMI, la Banque Mondiale, en libérant l’entrée de capitaux privés. En tout cas, libérer l’achat du dollar augmentera le prix du dollar, augmentera  l’inflation, aura comme conséquence un hausse des prix, qui ira de la main, dans le même temps, de la tentative de mettre en place un « pacte social » que semblent également réclamer les dirigeants syndicaux traditionnels, mais qui signifiera, ni plus ni moins que de faire payer la crise aux travailleurs.

La gauche en général et de notre parti en particulier, nous nous préparerons pour être au coude à coude avec les travailleurs dans les luttes qui viennent. Luttes qui seront certainement plus dures, avec des tentatives plus importantes du nouveau gouvernement de les réprimer pour les faire sortir des rues. Nous appelons à être cohérents, donc, dans l’unité des travailleurs contre le nouveau gouvernement des capitalistes, en mettant en place une grande rencontre unifiée des travailleurs en lutte.

Par le  Comité Exécutif du Nouveau MAS, dimanche 22 novembre, 23 heures

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