Dic - 8 - 2015

Depuis le 23 septembre dernier lorsque le Secrétariat de l’Éducation de l’Etat de San Paulo a annoncé l’intention de mettre en oeuvre une réforme des écoles publiques, une vague de révoltes a commencé dans toute la communauté scolaire.

Malheureusement, cette indignation n’a pas pu mobiliser de façon plus énergique les enseignants, qui se trouvent dans un état de désespoir du fait des résultats obtenus dans le secteur dans la dernière grève qui a duré 92 jours.

Ce qui est intéressant, c’est qu’on est passé d’une situation de victoire du gouvernement national, suivie de nouvelles attaques contre l’école publique à une résistance profonde dans un secteur où on n’a pas vu une organisation pareille dans la base depuis 1980.

Une véritable rébellion étudiante est en cours

La situation d’offensive du gouvernement national, imposant ses plans néolibérales pour le démantèlement de l’éducation publique de l’état de São Paulo, trouvait de l’autre côté un secteur vaincu.

Cela a fait surgir de nouveaux acteurs qui incarnent le défi d’aller à la lutte pour arrêter la tentative de réforme des écoles dans l’Etat. Les lycéens ont décidé d’occuper l’espace laissé par les enseignants dans les écoles, à travers l’occupation des lycées attirant une grande partie de la jeunesse et de la communauté scolaire.

Depuis le 9 novembre, les lycéens d’EE Diadema ont décidé d’occuper le lycée pour protester contre la restructuration des écoles publiques (politiques visant à fermer les cours du soir et à transferer les étudiants vers une autre unité de l’école qui ne satisfait pas leurs souhaits et besoins) déclehcnant une réaction en chaîne dans tout l’Etat de Sao Paulo.

Comme Diadema, d’autres lycées sont à l’avant-garde du mouvement de « Ne fermez pas mon lycée » comme le lycée EE Jonathan Dias, à Pinheiros, et le lycée Salvador Allende, sur le côté est de São Paulo. Cela a conduit le gouvernement de l’État à travers le ministère de l’éducation à chercher à « reprendre » ces lycées.

A partir de cette première occupation, sur un total de 94 écoles d’État qui seraient fermées, en seulement trois jours 48 ont été occupées, telle est la dynamique, la disposition et l’organisation des jeunes lycéens aujourd’hui.

Dans un court laps de temps des dizaines de lycées dans l’État ont été occupés par des étudiants qui ont pris la même stratégie: résister et ne pas laisser que leurs lycées soient fermés totalement ou partiellement.

Les lycéens organisés dans les centres d’étudiants indépendants ou, même sans qu’il y ait une organisation étudiante officielle, se sont organisés de manière démocratique, à l’intérieur du lycée à travers des assemblées pour décider s’il faut continuer ou pas avec l’occupation, en même temps ils montrent la solidarité avec les étudiants du reste des lycées occupées ou en lutte.

Cette nouvelle génération d’activistes qui reprend la tradition de lutte de l’occupation, est en train de résister et de montrer une nouvelle voie à suivre, ce qui montre que dans la résistance un nouveau monde de possibilités s’ouvre.

Les étudiants montrent une grande puissance d’organisation dans les lycées occupés, ils s’organisent en comités qui assurent le nettoyage, la bouffe, le contact avec la presse, le contrôle des enrées et des sorties et l’organisation du mouvement.

La clé c’est l’unité

Nous sommes confrontés à un scénario dans lequel, malgré les luttes importantes en cours, même la classe ouvrière est à la défensive par rapport aux attaques du gouvernement et des patrons. Cela est dû aux trahisons des dirigeants des organisations bureaucratiques.

Nous ne pouvons pas oublier ou cacher le fait que l’incapacité des principales organisations d’extreme gauche d’agir unifiées contre les attaques des patrons, retarde la construction d’une alternative des travailleurs et des jeunes.

Ce phénomène se répète également dans le mouvement étudiant, la direction d’UBES (Union Brésilienne des Etudiants du Secondaire) se trouve dans les marges des événements actuels et des besoins que la jeunesse des lycéens de Sao Paulo a pour se confronter avec le gouvernement de Geraldo Alckmin.

Dans un climat favorable à la reconstruction des organisations des étudiants ce serait très important que tant l’UPES que l’UBES agissent comme un catalyseur pour profiter de cet espace et unifier tous les luttes en cours dans le pays et surtout dans l’état de São Paulo.

Les principales organisations qui représentent les secteurs de la gauche come CSP-Conlutas et l’Intersyndical n’ont donné aucun pas dans le sens d’unifier les luttes de la gauche, secteur qui pourrait remplir un rôle important pour donner une perspective à la lutte des lycéens, principal foyer de résistance au gouvernement de l’État dont l’exemple doit être suivi au niveau national.

Nous pourrions ré-éditer les luttes de juin 2013 -cette jeunesse est le résultat de ces luttes- où la lutte directe a éte un importante apprentissage pour les jeunes et en particulier pour l’aile la plus exploitée par le système capitaliste: la jeunesse des banlieues.

C’est l’objectif principal de la fermeture des écoles, ainsi que des cours de nuit: faire en sorte que les jeunes travailleurs soient transférés à une autre unité de l’école ou simplement que leur droit de finir leurs études soit enlévé du à l’absence de lycées à proximité de leurs domiciles.

Les lycéens nous apprennent la façon de résister avec le slogan: « Voici mon lycée, d’ici, je ne vais pas sortir, ici je veux étudier, les occupations vont continuer jusqu’à ce que le gouvernement d’Alckminse s’en aille »

Les lycéens ont été capables de supporter le traitement sur le sujet de la réorganisation des écoles publiques de l’état de São Paulo par les médias bourgeois, qui ont essayé de disqualifier toute l’action de la jeunesse et ont été contraints de se rétracter et de réfléchir sur la manière dictatoriale par laquelle s’est imposé la restructuration du réseau d’enseignement.

En même temps que les lycéens sont en lutte contre la réorganisation de l’enseignement, il faut construire la solidarité de la part des enseignants parce que si cette réforme passe, cela signifiera la fermeture totale ou partielle de centains de lycées dans les années à venir et cela va générer de centaines de licenciements.

Il est nécessaire que tous les syndicats (AFUSE, Apeoesp et UDEMO) se manifestent en soutien à la lutte des lycéens et commencent à trouver des façons de conscientiser les autres travailleurs de l’éducation qui n’ont pas participé à cette lutte, pour montrer leur solidarité avec une cause qui est totalement en faveur de l’école publique démocratique et de qualité.

Une nouvelle génération d‘activistes surgit

Les jounées de juin 2013 ont condiut à l’émergence d’une nouvelle jeunesse dans la lutte contre la hausse du coût du billet pour les transports publics qui a fait que les gouvernements de Fernando Haddad (PT) et Geraldo Alckmin (PSDB) réculent devant les protestations contre l’augmentation massive des tickets des bus et des métros dans la ville de São Paulo.

Une grève des enseignants dans cet État cette même année a eu comme moteur la résistance formée en grande majorité par des jeunes enseignants, qui venaient d’arriver à l’État et qui n’avaient pas jusqu’alors des liens directs avec les directions bureaucratiques qui ont dû reculer dans leurs manoeuvres visant à faire que la grève finisse quand il y avait encore de forces pour résister.

Une autre lutte importante a été celle des travailleurs du secteur pétrolier qui a débuté en octobre dernier et qui a compté 24 jours de grève. Ce mouvement a également montré qu’émerge une nouvelle génération d’activistes est en train de naître dans le mouvement ouvrier: une grande partie de la direction de cette grève était composée de jeunes travailleurs.

Ce phénomène se produit dans divers secteurs. La jeunesse est la principale protagoniste de la vague de protestations dans tout le pays, comme dans l’Off Cunha, la lutte des femmes contre le féminicide, la lutte contre le génocide des jeunes pauvres et noirs, parmi d’autres luttes pour la plupart organisées et dirigées par les jeunes.

Il est nécessaire que le PSTU, le PSOL, CSP-Conlutas et l’Intersindical, se battent pour unifier les luttes en cours dans le pays contre l’ajustement budgétaire promu par le gouvernement de Dilma (PT), les autres gouvernements et les patrons, et pour apporter toute leur soutien à la lutte des lycéens à San Paulo.

Para ello, buscar la unidad obrero-estudiantil es imprescindible. Dialogando con la juventud para unificar todas las luchas en curso y crear una alternativa de la clase trabajadora ante el fracaso del Partido de los Trabajadores (PT) y la Central Única de los Trabajadores (CUT).

Pour cela, construire l’unité d’ouvriers et étudiants est essentiel. En dialoguant avec les jeunes pour unifier tous les combats en cours et pour créer une alternative de la classe ouvrière face à l’échec du Parti des Travailleurs (PT) et de la Centrale Unique des Travailleurs (CUT).

Tout le soutien aux occupations, aucune école fermée, non à la réorganisation!

Non au génocide des jeunes noirs !

Non au projet 5069, battons l’ajustement de Dilma et des patrons! Cunha dégage!

Par Severino Felix, Professores em Movimento, 29 Novembre 2015

Categoría: Français