C’est tout simplement pour avoir réclamé des augmentations de salaire et des titularisations que 23 salariés de l’entreprise Sodexo, dont l’activité consiste à préparer et à livrer les repas pour les cantines des établissements scolaires de Marseille, ont été licenciés. C’est le comble absolu du non-respect du code de travail et du bafouement des droits historiques du mouvement, dont le droit de grève constitue la base.
Les patrons veulent ainsi revenir des siècles en arrière, considérant qu’ils ont le droit de faire ce qu’ils veulent avec les salariés, de les foutre dans la rue à la moindre contestation des conditions précaires de travail qu’ils subissent. Encouragés par un gouvernement qui se propose de détruire le code du travail, qui attaqué les salariés, qui essaie de taire toute protestation avec la mise en place de l’état d’urgence et la répression des mouvements sociaux, le patronat veut en finir avec toute protestation de la part des travailleurs, imposer une dictature dans les lieux de travail. Une telle violence (les salariés ont été licenciés « pour faute grave » pour avoir fait DEUX jours de grève) ne peut s’expliquer que par la volonté de « en faire un exemple » et d’imposer ainsi un climat de persécution étouffant toute initiative des salariés.
La répression des travailleurs et des activistes syndicaux s’accentue de plus en plus. Nous avons devant nous le procès des « 5 d’Air France », poursuivis en justice pour l’épisode de la chemise arrachée, la répression syndicale acharnée à La Poste (révocation de Yann Lemerrer, responsable de SUD-PTT 92, nombreuses mises à pied, entretiens préalables au licenciement, etc) et tant d’exemples de persécution contre ceux qui s’organisent et qui luttent contre les licenciements, pour de meilleures conditions de travail et des salaires, contre les restructurations.
Mais les salariés de Sodexo ne se laissent pas faire et sont en train de mener une lutte contre ces licenciements abusifs. Ils mènent des actions en justice et se mobilisent en même temps : ils ont dans ce sens bloqué la cuisine centrale de l’entreprise provoquant des problèmes de stock dans les cantines scolaires et mettant ainsi leur lutte sur la scène publique. Bien entendu, profitant du climat politique actuel, l’adjointe à la petite enfance de Marseille, Danielle Casanova, a déploré un conflit survenant « dans un contexte difficile, où notre priorité est d’assurer la sécurité des écoles » : les attentats réactionnaires du 13 Novembre sont à chaque fois cyniquement utilisés par les responsables politiques pour attaquer les luttes ouvrières et populaires.
Nous ne pouvons pas permettre qu’il devienne normal de se faire licencier pour demander des augmentations de salaires et l’arrêt de la précarité au travail. Les salariés de Sodexo doivent avoir notre plein soutien, comme tous ceux qui se battent aujourd’hui que ce soit à Air France, à La Poste ou dans d’autres entreprises. La défense des droits individuels et collectifs des travailleurs, dont le droit d’organisation et de grève, est une condition indispensable pour renverser le rapport de forces actuel et mettre les revendications des travailleurs au centre de la scène. Tout notre soutien et solidarité aux camarades de Sodexo !
Socialisme ou Barbarie France, le 19/12/15