Proposition
de résolution générale sur la situation politique et
sociale...
...Soumise à la
discussion et au vote des comités et du congrès de
fondation du NPA en alternative à la proposition du CAN
Tendance du NPA défendant
le communisme,
la révolution et l’auto–organisation,
janvier 2009
NB
: Ce texte est d’une part l’un de ceux qui constituent
la base pour une Tendance du NPA défendant le communisme,
la révolution et l’auto–organisation (cf. la Déclaration
constitutive de cette Tendance). D’autre part, il est
soumis à la discussion et au vote des comités comme
proposition de résolution alternative à celle proposée
par le CAN suite à la réunion nationale des 8–9 novembre
: il peut donc être voté par des camarades et/ou des comités
qui en partagent l’orientation générale sans rejoindre nécessairement
la Tendance.
La
crise confirme la nécessité du combat contre le
capitalisme lui–même
À l’heure où nous fondons le NPA, la crise alimentaire, la crise
financière et le début de la crise économique généralisée
montrent plus que jamais que le système capitaliste conduit
l’humanité au désastre. Cela fait éclater au grand jour
l’arnaque idéologique, martelée depuis trente ans, selon
laquelle le capitalisme serait le meilleur système possible,
apportant progressivement au monde la liberté, le développement
et la paix. La crise du capitalisme vérifie plus que jamais
la validité de la critique marxiste du capitalisme, la nécessité
d’une théorie et d’une stratégie anticapitalistes cohérentes
et conséquentes, donc communistes et révolutionnaires.
Elle ne fait que confirmer
et amplifier les ravages qu’engendre inéluctablement ce
système : destruction massive de vies humaines et de
populations entières par les guerres, les épidémies, les
famines, la misère ; pauvreté massive, insatisfaction des
besoins élémentaires pour des milliards d’êtres humains
; chômage, sous–emploi, insécurité des conditions matérielles
d’existence ; gaspillages monstrueux ; insuffisance et
liquidation des systèmes de santé publique, d’instruction
et de formation publiques ; logements indécents ;
pollutions insupportables et dilapidation irrationnelle des
ressources naturelles, menaçant l’existence de la planète
elle–même ; oppressions politiques, militaires, policières
et culturelles partout dans le monde…
La crise actuelle prend place dans une période historique plus large
caractérisée par de profondes restructurations des
rapports de production capitalistes. Pour contrer la baisse
du taux de profit qui avait marqué les “ Trente
Glorieuses ”, les capitalistes ont été contraints de
s’attaquer aux acquis des travailleurs : fermetures d’unités
de production, développement de la sous–traitance,
nouvelles méthodes managériales, avec leurs effets sur les
effectifs, la composition et les conditions de travail du
prolétariat : licenciements, blocage des salaires,
privatisations, flexibilité et précarité généralisées…
En outre, les puissances impérialistes ont imposé la libéralisation
du commerce mondial, déréglementé le système financier
international, aggravé la domination néo–coloniale des
pays dépendants et rétabli, avec la complicité des
bureaucraties staliniennes, la propriété privée en ex–URSS,
en Chine et dans les autres pays soi–disant “
socialistes ”.
Tout cela a certes permis
de rétablir partiellement le taux de profit, mais non à
relancer l’investissement : les profits ainsi dégagés
n’ont été que partiellement réinvestis, servant surtout
à la consommation luxueuse de la bourgeoisie (augmentation
sans précédent des grandes fortunes) et à la spéculation.
La crise actuelle ne s’explique donc pas
fondamentalement par la sousconsommation des masses (leurs
achats ont été au contraire dopés par le crédit bon
marché, notamment aux États–Unis), mais est avant tout
une crise de suraccumulation du capital. Elle ne
s’explique pas par des causes conjoncturelles, mais par la
logique même du système capitaliste, qui a pu se déployer
dans toute son ampleur, et avec toutes ses contradictions,
au cours des dernières années.
C’est pourquoi le NPA, contrairement à tous ceux qui jugent que le
capitalisme pourrait être réformé, ne dénonce pas
seulement le capitalisme financier et ne propose pas une
relance “ keynésienne ” du capitalisme ou un quelconque
plan réformiste pour sortir de la crise. Du point de vue du
capitalisme, une relance de la consommation ne ferait qu’aggraver
la crise, en plombant le taux de profit et donc en décuplant
la crise de l’investissement. Pour le NPA, il n’y a rien
à réformer dans ce système pourri, il faut le détruire.
C’est donc cela qu’il dit clairement aux travailleurs,
à 2 l’encontre de tous ceux qui leur font croire que
telle ou telle politique dans le cadre de ce système
pourrait satisfaire leurs revendications et aspirations,
changer réellement leur situation.
L’anticapitalisme
cohérent et conséquent implique la mise en avant
permanente de la perspective du socialisme et l’axe stratégique
du gouvernement des travailleurs
Le NPA oppose au système actuel une alternative globale à la fois réaliste
et porteuse d’espoir, en mettant clairement en avant la
perspective du socialisme, fondé sur la propriété
collective des moyens de production et le pouvoir par les
travailleurs auto–organisés (démocratie ouvrière des
conseils). Il se donne l’objectif final d’une société
sans classes et sans États, communiste, seule capable d’assurer
l’égalité, la liberté et l’épanouissement de tous
les individus ; une société d’où seront extirpées les
racines de toutes les oppressions ; une société où le
racisme aura disparu ; une société où sera respectée
l’égalité réelle des hommes et des femmes et où seront
supprimées les discriminations subies par les femmes, ainsi
que toutes les oppressions contre les genres et les sexualités
; une société où chacun aura accès librement au savoir,
à la culture et à l’art ; une société délivrée de la
course au profit destructrice des hommes et de l’environnement.
Or cette perspective réellement anticapitaliste, fondatrice du NPA,
n’est pas mise en avant les seuls jours de fête, comme
dans tant d’organisations du mouvement ouvrier
traditionnel, mais nourrit quotidiennement les interventions
du NPA. C’est ainsi que doit être avancée très
clairement, dans les discours et la presse du parti, la nécessité
de l’expropriation des capitalistes et la collectivisation
des moyens de production. Il faut expliquer patiemment,
inlassablement, concrètement pourquoi la satisfaction véritable
des revendications et aspirations des travailleurs est
contradictoire avec le système capitaliste. Ce n’est donc
pas de quelques mesures de redistribution et de deux ou
trois nationalisations que les travailleurs ont besoin, mais
d’un authentique socialisme, c’est–à–dire d’un
processus révolutionnaire par lequel ils exproprient sans
indemnité ni rachat les capitalistes et exercent eux–mêmes
directement le pouvoir. C’est pourquoi le NPA, articulant
dans toutes les luttes les revendications du combat immédiat
et la nécessité de la prise de pouvoir pour en finir avec
ce système d’oppression et d’exploitation défend
ouvertement et constamment l’axe stratégique d’un
gouvernement des travailleurs, par et pour les travailleurs.
Les
États, leurs gouvernements et leurs partis de droite comme
de gauche, volent au secours des capitalistes et veulent
faire payer leur crise aux travailleurs et aux peuples
Face à la crise, les États bourgeois montrent qu’ils ont prêts à
utiliser tous les moyens pour sauver le système bancaire et
les grandes entreprises, balayant leurs propres “ critères
de convergence ”, notamment en creusant vertigineusement
les déficits publics, tout en affirmant qu’il n’y a pas
d’argent pour les services publics, l’enseignement, la
santé, les retraites… Au moment même où les États font
des cadeaux faramineux aux capitalistes, ils entendent faire
payer la crise aux travailleurs en intensifiant les
contre–réformes.
Le sauvetage organisé du système capitaliste est actuellement mis en
oeuvre par tous les gouvernements, de droite comme “ de
gauche ”, de Bush et Sarkozy à Brown et Zapatero, avec
dans tous les cas le soutien des soi–disant opposants
parlementaires et, le plus souvent, des directions
syndicales réformistes.
En France, le PS soutient le plan de Sarkozy, tout comme un Dominique
Strauss–Kahn l’applique à la tête du FMI. Cela n’est
pas étonnant : le PS a mené des années durant une
politique systématique pour les intérêts du patronat et
contre les acquis sociaux ; c’est là le produit inévitable
de la soumission au capitalisme qui définit le réformisme.
Cela a conduit le PS à devenir un parti purement bourgeois,
analogue au Parti démocrate des États–Unis, sa récente
“ Déclaration de principes ” confirmant l’abandon de
toutes les références formelles à la lutte de classe et
au véritable socialisme.
Le parti des Verts a quant à lui toujours été un parti pro–capitaliste.
De son côté, le PCF a participé à plusieurs gouvernements du PS,
contribuant directement à la mise en oeuvre de leur
politique réactionnaire, quand il ne se contentait pas de
la soutenir au Parlement. Aujourd’hui, l’ex–parti
stalinien, historiquement moribond même s’il compte
encore quelques dizaine de milliers d’adhérents, ne
conteste le capitalisme que les jours de fête et dénonce 3
surtout le “ libéralisme ”, prônant une politique néo–keynésienne,
typiquement réformiste. Dans la pratique, il se subordonne
généralement au PS et ses militants continuent de jouer un
rôle important dans la politique de collaboration de classe
des dirigeants de la CGT et de la FSU. Le PCF est un parti réformiste
qui garde des liens organiques avec le mouvement ouvrier
aujourd’hui en crise : c’est un parti ouvrier–bourgeois
en sa phase finale de décomposition historique.
Pleinement engagé dans la lutte de classe, le NPA ne se veut pas “ à
gauche ” ou “ à gauche de la gauche ” : il s’oppose
aux partis bourgeois de droite comme “ de gauche ” et
rejette ces catégories sans contenu de classe, issues du
parlementarisme bourgeois. Il entend aider les travailleurs
et les jeunes à rompre les illusions envers “ la gauche
”, car c’est une condition pour qu’ils franchissent le
pas de l’engagement anti–capitaliste cohérent. Aucun
accord tactique n’est acceptables avec le PS, parti
bourgeois. Avec le PCF, parti ouvrier–bourgeois, des
accords de front unique ouvrier ponctuels sont possibles
pour les luttes, à condition que leur contenu permette de
mobiliser les travailleurs pour leurs revendications immédiates
sur une base d’indépendance de classe et que la liberté
de critique du NPA soit intégralement préservée pour
toute la durée de l’accord.
Quant aux directions syndicales réformistes, liées généralement au
PS ou au PCF, elles relaient aujourd’hui auprès des
travailleurs la propagande capitaliste selon laquelle, s’ils
n’acceptent pas des sacrifices, cela ne fera qu’empirer
la crise et donc leur situation. Elles proposent de prétendus
plans de “ relance ” réformistes qui ne font que
soumettre les travailleurs au cadre du capitalisme. Depuis
des années, elles “ négocient ” des contre–réformes
et des plans sociaux, sous prétexte de limiter les dégâts,
en fait en accompagnant “ socialement ” les décisions
patronales et gouvernementales, en désarmant les
travailleurs. Et, quand il y a des luttes malgré elles, ou
à l’initiative de secteurs combatifs à l’intérieur même
des syndicats, les principales directions font tout pour empêcher
la grève, l’extension de la lutte et la convergence avec
les autres secteurs, en décidant notamment des “ journées
d’action ” dispersées et sans lendemain, en atomisant
les luttes, en refusant de se battre pour les grèves
reconductibles et, à plus forte raison, pour l’objectif
de la grève générale.
Au moment où les travailleurs commencent déjà à faire les frais de
la crise (chômage technique, licenciements, dégradation
accélérée du pouvoir d’achat), la délimitation claire
par rapport au PS, mais aussi au PCF et aux directions
syndicales collaboratrices est donc plus que jamais
indispensable. C’est en effet parce qu’ils ont renoncé
à l’anticapitalisme cohérent et conséquent, à la
perspective du socialisme comme seule alternative réaliste
au capitalisme, que tous les réformistes se rallient aux
plans de sauvetage du capitalisme, au lieu d’impulser la
lutte de classe.
Les
travailleurs n’ont pas à payer la crise du capitalisme :
sur la base de la clarté politique, il faut un plan de
lutte immédiat pour la résistance de classe
Le NPA dénonce inlassablement les plans de sauvetage capitaliste, qu’ils
soient de droite ou de gauche, libéraux ou néo–keynésiens.
En particulier, il montre que les divers plans réformistes
sont des arnaques, car ils font croire qu’on pourrait
changer les banques et les grandes entreprises assoiffées
de profits en gentils établissements soucieux du bien–être
commun. Il soutient qu’il n’y a qu’un seul plan
alternatif à l’actuelle politique de sauvetage des
banques : leur expropriation et leur transformation en une
banque unique sous contrôle des travailleurs. Une telle
banque annulerait la pyramide des dettes (tout en
garantissant la petite épargne des travailleurs) et
permettrait de relancer la machine productive sur de
nouvelles bases. Mais pour que cette banque ne serve pas à
son tour à renflouer les capitalistes industriels, cette
première mesure en impliquera immédiatement une seconde :
l’expropriation des grandes entreprises, en commençant
par celles du CAC 40, sous contrôle des travailleurs. C’est
seulement ainsi que les banques cesseront leurs spéculations
parasitaires et pourront servir à financer un plan d’investissements
répondant aux besoins des masses. Un tel plan serait élaboré
démocratiquement par les travailleurs organisés dans leurs
conseils. De telles mesures supposeraient une mobilisation
en masse des travailleurs, une lutte révolutionnaire leur
permettant de conquérir et d’exercer le pouvoir politique…
La dénonciation des arnaques réformistes et la défense de la
perspective socialiste ne signifient nullement qu’il
faille attendre la révolution pour combattre. Tout au
contraire, le NPA 4 entend être à l’avant–garde de la
résistance de classe en mettant un plan de lutte immédiat
efficace, avec des revendications précises et des méthodes
de lutte éprouvées, assurant l’indépendance de classe.
C’est seulement sur la base d’un tel plan qu’il sera
possible d’imposer l’unité de la classe ouvrière,
incluant dès que possible, en toute clarté, des accords de
front unique entre organisations du mouvement ouvrier.
Pour
une plate–forme revendicative capable d’unifier les
travailleurs et leurs luttes
Les revendications de la résistance sociale sont mises en avant par les
travailleurs eux–mêmes, mais doivent être défendues
comme un tout cohérent pour permettre la mobilisation unie
des différents secteurs aujourd’hui dispersés et entraîner
les autres :
•
Aucun licenciement ! Les
travailleurs ne doivent pas se retrouver à la rue à l’heure
où les capitalistes trouvent des milliards pour se sauver
eux–mêmes ! Pour lutter efficacement, il est utopique de
demander l’interdiction par la loi des licenciements, mais
il faut empêcher les licenciements en utilisant toutes les
armes de la lutte de classe, des manifestations et de la grève,
soutenue par un fonds national de grève, jusqu’à l’occupation
des entreprises et la relance de la production sous le contrôle
des travailleurs ! Les travailleurs de l’automobile sont
non seulement les premières victimes de la crise dans
l’industrie, mais aussi les premiers à s’être mobilisés
contre leur mise au chômage : il faut un plan d’action
pour les faire converger vers une mobilisation unie et déterminée,
en commençant par une manifestation nationale à Paris !
•
Répartition des heures de travail disponibles entre tous
les travailleurs avec maintien du salaire ! Contre
le licenciement des intérimaires et la mise au “ chômage
technique ”, il faut faire valoir que le patron a généralement
fait assez de bénéfices les années passées pour garantir
l’emploi de tous en diminuant le temps de travail.
Imposons l’ouverture des livres de compte prouvant que les
patrons s’engraissent sur notre dos ! Contre le
gouvernement, il faut se battre pour une nouvelle diminution
du temps de travail, sans perte de salaire et sans
flexibilité.
•
Hausse des salaires et retraites de 300 € ! Pas de salaire
inférieur à 1600 € nets ! Indexation des salaires,
pensions et allocations sur les prix ! Les
capitalistes ont réalisé des profits gigantesques ces
dernières années, et l’État a assez d’argent pour
sauver les banques : rien ne peut justifier le blocage des
salaires et l’appauvrissement massif des travailleurs !
•
Aucune suppression de postes dans la fonction publique ! Abrogation
de la RGPP et de la mobilité forcée ! Les services publics
à la population doivent être défendus et leur qualité améliorée
! Ce n’est pas de militaires, de policiers, de prisons et
de sénateurs que nous avons besoin, mais d’enseignants,
d’infirmiers, d’agents administratifs, etc. !
•
À bas la privatisation de La Poste, comme des autres
services publics ! Ce
n’est une pétition pour un référendum qui permettra de
gagner, contrairement à ce que font croire le PS, les réformistes
et les directions syndicales collaboratrices, mais
uniquement la grève nationale jusqu’au retrait du projet
: les postiers ont montré, par le succès de leur grève du
23 septembre, qu’ils y sont prêts, il faut les aider à
s’auto–organiser et à imposer aux directions syndicales
cette grève nationale dans l’unité !
•
Contre la privatisation de la Sécurité sociale, les
franchises médicales et les déremboursements ! Pour
combler le “ trou de la Sécu ” et améliorer la prise
en charge, exigeons le remboursement des milliards d’exonérations
de cotisations patronales et l’interdiction de la précarité
! Contre la privatisation et l’asphyxie budgétaire des hôpitaux
• Pour la défense de l’âge de la retraite à 60 ans
(55 ans pour les travaux pénibles), sa diminution à 55 ans
(50 pour les travaux pénibles), le retour aux 37,5 annuités
pour tous et la retraite à taux plein à 60 ans, la défense
des régimes spéciaux de retraites !
•
Aucune expulsion des travailleurs et des pauvres de leur
logement ! Réquisition
immédiate des logements vides ! Annulation des dettes de
loyer ! Construction massive de logements sociaux, répression
des maires qui ne respectent pas la règle des 20% pour
complaire à leurs électeurs bourgeois !
•
Régularisation de tous les sans–papiers, déclarés ou
non, en CDI ou en CDD, et de leurs familles ! Arrêt de la
chasse aux migrants, fermeture des centres de rétention, 5 abrogation de toutes les lois anti–immigrés ! Travailleurs
français et étrangers, nous sommes une seule et même
classe ouvrière : seuls les capitalistes, leurs politiciens
et leurs idéologues ont intérêt à nous diviser, car ils
veulent mieux régner ! Des révoltes d’esclaves à la
Commune de Paris, de l’Étoile nord–africaine à la main–d’oeuvre
Immigrée (MOI), de la manifestation du 17 octobre 61 aux
luttes pour la résorption des bidonvilles et des cités de
transit, des grèves des foyers Sonacotra à la Marche pour
l’égalité, de l’occupation de l’usine Talbot–Poissy
au mouvement des chômeurs, du mouvement des sans–papiers
au comité contre la double peine… tous ces combats sont
constitutifs d’une histoire que nous revendiquons.
•
Halte à la ghettoïsation des quartiers populaires, aux
crimes et violences policières impunis, aux contrôles au
faciès, aux écoles au rabais, au chômage programmé, au
sous–emplois, aux logements insalubres, aux
emprisonnements et humiliations ! Les travailleurs habitant les quartiers populaires, et notamment les
jeunes, sont stigmatisés et désignés comme les principaux
responsables des maux du système. Cela ne coûte pas cher
de donner des leçons de civisme et de montrer du doigt les
“ racailles ” ou les “ sauvageons ” en les jetant à
la vindicte populaire. Les “ banlieues ” deviennent une
problématique à part, dont on confie la gestion à la
police et à la justice. Mais la résistance est forte, des
révoltes des Minguettes (1981) à celles de Vaulx–en–Velin
(1990), de Mantes–la–Jolie (1991) à Sartrouville
(1991), de Dammarie–les–Lys (1997) à Toulouse (1998),
de Lille (2000) à Clichy–sous–Bois (2005)… L’expérience
des militants des quartiers populaires est cruciale à la
construction du NPA. Il faut gagner tout particulièrement
les jeunes de ces quartiers qui se révoltent déjà, mais
pour le moment sans expérience politique organisée.
•
Pour l’amnistie de tous les réprimés des mouvements
sociaux (grèves, manifestations, révoltes des quartiers
populaires…) et la libération immédiate et
inconditionnelle des prisonniers politiques (Jean–Marc
Rouillan, Georges Ibrahim Abdallah, militants autonomes de
Tarnac…). Aucune
union sacrée avec l’État, les politiciens et les grands
médias qui roulent pour la bourgeoisie ! Tous ceux qui se
battent contre le système, sa police, sa “ justice ”
sont du bon côté de la barricade, au–delà des éventuels
désaccords sur la situation, la stratégie et/ou la
tactique ! Une attaque contre un est une attaque contre tous
!
•
Défense des libertés démocratiques et des acquis de la laïcité
! Abrogation
des lois liberticides et sécuritaires ! Destruction des
fichiers policiers contre les militants ! Contre toutes les
discriminations, le racisme, le sexisme et l’homophobie,
pour l’égalité des hommes et des femmes, des couples
mariés et non mariés, hétérosexuels et homosexuels ! Défense
de l’autonomie pédagogique des enseignants, de l’indépendance
des chercheurs, de tous les acquis de l’enseignement et de
la recherche publics !
•
Protection de l’environnement : défense et extension de
la réglementation existante concernant les entreprises
polluantes ou potentiellement dangereuses ! Pour
que les moyens effectifs de son application soient donnés (notamment
la formation et le recrutement d’inspecteurs, protégés
par un statut contre les pressions du patronat, et
responsables devant la population) ; pour la
renationalisation sans indemnités ni rachat, sous contrôle
des travailleurs, des entreprises d’énergie privatisées
; pour un programme de remplacement progressif des énergies
actuelles par des énergies moins polluantes ; pour que les
groupes capitalistes qui polluent paient pour la réparation
des dommages qu’ils ont causés.
Pour
l’auto–organisation des travailleurs et le front unique
de leurs organisations
Seule une lutte de classe puissante et déterminée,
interprofessionnelle et à l’échelle nationale, permettra
d’avancer dans la satisfaction de ces revendications. Cela
suppose la mise en oeuvre des principes et méthodes à la
fois démocratiques et efficaces, tels que nous les héritons
de l’histoire du mouvement ouvrier depuis ses débuts, de
ses expériences victorieuses comme de ses défaites.
Pour gagner sur les revendications et, au–delà, pour permettre aux
travailleurs de faire l’expérience de leurs propres
forces, des méthodes de lutte et d’organisation nécessaires
pour briser à la racine le système capitaliste, le NPA
soutient et préconise en toutes circonstances l’auto
organisation des travailleurs en lutte : parce que “
l’émancipation des travailleurs sera l’oeuvre des
travailleurs eux–mêmes ”, toute lutte des
travailleurs doit être contrôlée par eux d’un bout à
l’autre. Cela implique notamment de déjouer les
manoeuvres des bureaucrates de tout poil, de réunir dès
que possible des Assemblées générales, des comités
d’action ou de grève, leur fédération aux niveaux
local, régional et national, avec des délégués élus,
mandatés et révocables. À cette auto organisation
participent naturellement les militants syndicaux et les
syndicats qui soutiennent la lutte.
En ce qui concerne les moyens d’action, l’expérience des journées
d’action dispersées et sans lendemain, cloisonnées
secteur par secteur, a montré ces dernières années
qu’elles conduisent chaque fois les travailleurs à la défaite.
Cette tactique est choisie par les directions syndicales
pour appuyer leur politique de collaboration de classe ou
pour faire semblant de répondre à la pression des
travailleurs, tout en les envoyant en fait dans le mur. Le
NPA lui oppose l’arme de la grève comme la plus efficace.
Les manifestations sont utiles aussi, mais à condition de
servir de points d’appui à une mobilisation pour la grève,
ou pour gagner le soutien de la population à celle–ci. En
cas de mouvement national dans un secteur, le combat pour
une manifestation nationale permet de centraliser
politiquement la lutte, à condition là encore d’être
connectée à l’objectif de la grève nationale, sans
s’y substituer. Une grève n’est vraiment efficace que
si elle est déterminée : c’est pourquoi la reconduction
de la grève, quand les conditions en sont réunies, est un
objectif central, de même que les piquets de grève visant
à bloquer l’entreprise ou l’établissement.
Le combat pour l’unification des luttes est constant : les luttes isolées
s’affaiblissent rapidement, et c’est pour cela que les
directions syndicales refusent et redoutent toute tentative
d’unification. Au contraire, le NPA combat constamment
pour la convergence des luttes, en mettant en avant
l’objectif de la grève interprofessionnelle, vers la grève
générale, seule capable d’imposer un recul significatif
du patronat et du gouvernement, voire de faire tomber le
gouvernement en cas de crise politique. C’est avec de
telles victoires partielles que les travailleurs se
convaincront qu’il est possible et nécessaire de changer
le rapport de forces avec la bourgeoisie, de sortir de la période
des reculs et des défaites et de passer à l’offensive de
classe avec l’objectif de leur propre gouvernement et de
la révolution.
Les syndicats n’appartiennent pas aux bureaucrates qui les dirigent :
ce sont le patrimoine et l’outil de défense élémentaire
de la classe ouvrière. C’est pourquoi ils jouent un rôle
indispensable dans les luttes et des centaines de milliers
de travailleurs suivent les appels des dirigeants syndicaux
en leur faisant encore plus ou moins confiance. Cela
justifie que, dans les luttes, le NPA et ses militants
aident les syndiqués et les autres à interpeller les
directions syndicales, à faire pression sur elles pour
qu’elles soutiennent la lutte, y participent et fassent
converger les luttes. Il ne s’agit pas de semer des
illusions à l’égard des directions syndicales, puisque
la politique de celles–ci est en même temps constamment dénoncée
sur la base des faits ; mais il s’agit de faire vivre les
syndicats, de leur faire remplir leur rôle malgré la
politique de leurs dirigeants, car aucune lutte d’une
certaine ampleur ne peut gagner aujourd’hui sans
l’implication des syndicats.
Pour
un courant lutte de classe unifié dans les syndicats
Le NPA incite tous ses militants salariés, actifs et retraités, à
s’investir activement dans les syndicats du mouvement
ouvrier, en privilégiant ceux qui sont les plus importants,
c’est–à–dire avant tout la CGT, la FSU dans
l’enseignement, parfois Solidaires ou FO. Sans attendre
les luttes, ils incitent les travailleurs à se syndiquer
pour se défendre, apprendre les méthodes de la lutte de
classe, développer leur conscience de classe. Ils veillent
au fonctionnement démocratique des syndicats (notamment par
la réunion régulière des adhérents, l’élection et le
contrôle des responsables, permanents et déchargés à
tous les niveaux). Ils prennent eux–mêmes des
responsabilités non par des accords secrets avec les
bureaucrates, mais uniquement s’ils peuvent être élus
par les syndiqués sur la base de leurs positions de classe
ouvertement défendues.
Les syndicalistes membres du NPA se regroupent et oeuvrent au
regroupement avec les autres militants syndicaux lutte de
classe dans un courant lutte de classe unifié dans les
syndicats, délimité par la défense et la promotion des
principes du syndicalisme de classe et de masse. En effet,
face aux bureaucraties syndicales organisées et
organiquement liées au capitalisme, voire à l’État, il
s’agit de mener un combat déterminé contre l’idéologie
et la pratique de collaboration de classe, de montrer aux
syndiqués et aux autres travailleurs que celles–ci ne défendent
pas leurs intérêts comme elles le prétendent, mais se
livrent à une collaboration de classe permanente avec le
patronat et le gouvernement et trahissent leurs luttes. De
ce point de vue, le NPA se réjouit des pas 7 en avant récents
pour le regroupement des militants syndicaux lutte de
classe, des Forums syndicaux pour un syndicalisme de classe
et de masse jusqu’à la constitution, à l’issue du
meeting du 29 novembre qui a rassemblé 250 militants,
d’un Comité national de militants oppositionnels de la
CGT. Il faut maintenant construire ce regroupement, avancer
vers la fusion avec les autres regroupements existants
(collectif des signataires des la “ Lettre ouverte aux états–majors
syndicaux ”, CILCA, Continuer la CGT, Où va la CGT…),
aller vers un courant intersyndical et en faire une véritable
force agissante contre la collaboration de classe dans les
syndicats, avec des réunions régulières, des meetings
massifs partout en France, un journal, des communiqués et
des tracts…
Le NPA incite également ses militants étudiants et lycéens à développer
ou créer des syndicats de lutte liés par leurs principes
et leurs méthodes au syndicalisme salarié. Chez les étudiants,
il considère que, à l’heure où l’UNEF, dirigée par
le PS, est devenue largement une coquille vide, c’est une
perte de temps d’y rester et de mener le combat contre les
jeunes bureaucrates, futurs cadres et dirigeants du PS. Il
faut au contraire oeuvrer à la reconstruction du
syndicalisme étudiant, en participant dans l’immédiat au
processus de fusion entre SUD–Étudiant, la FSE et les
structures syndicales ou de lutte existant localement. Cette
dynamique permettra de rassembler des milliers d’étudiants
dans une organisation commune, reconnaissant le droit de
tendance, de marginaliser l’UNEF et d’aider à la
construction d’un syndicat lycéen analogue et lié au
syndicat étudiant.
La
participation à certaines élections n’est qu’un moyen
de faire connaître aux travailleurs le programme et les
propositions du NPA
Le NPA est un parti de lutte de classe dont l’objectif est le
renversement du capitalisme et de l’État bourgeois.
C’est pourquoi il explique inlassablement aux travailleurs
qu’il n’y a aucune solution réelle aux maux qui les
accablent dans le cadre du système. En particulier, s’il
considère que la république démocratique est la meilleure
forme politique pour mener la lutte de classe, il combat les
illusions semées par la “ démocratie ” bourgeoise,
selon lesquelles on pourrait changer la vie par les élections.
Le NPA oppose à cette idéologie les leçons de
l’histoire : seule la lutte de classe la plus déterminée
permet d’arracher au gouvernement et au Parlement de la
bourgeoisie quelques acquis limitant l’exploitation et
l’oppression. S’il est à l’avant–garde du combat
contre toutes les régressions démocratiques et dénonce
les atteintes les plus criantes à la démocratie (lois
liberticides, scrutin uninominal, présidentialisme, Sénat
et autres dispositifs institutionnels réactionnaires de la
Ve République et de l’Union européenne…), ce n’est
pas pour faire croire qu’une véritable démocratie serait
possible, avec quelques réformes, dans le cadre du
capitalisme ; mais c’est parce que ces mesures anti–démocratiques
entravent la lutte de classe et sont de nouvelles preuves
qu’une véritable démocratie est impossible dans le cadre
de l’État des capitalistes.
Dans ce cadre programmatique, la présentation de candidats NPA aux élections
organisées par l’État bourgeois ou dans le cadre de
l’Union européenne bourgeoise est une question purement
tactique. Dans certains cas, par exemple en cas de grève générale
comme en mai–juin 1968, en cas de boycott spontané massif
des électeurs ouvriers ou si le parti se trouve avoir des
campagnes plus importantes à mener en raison d’une lutte
de classe intensifiée, il ne faut pas participer aux élections.
Dans d’autres cas, il faut y participer pour faire connaître
aux millions d’électeurs de la classe ouvrière et de la
jeunesse le programme du parti, pour se servir des élections
comme d’une tribune.
De la même façon, les élus du NPA utilisent leur poste uniquement
pour mettre en évidence de façon concrète les tares du
système, pour dénoncer publiquement la politique du
gouvernement et de ses prétendus opposants parlementaires
et pour relayer les exigences des travailleurs en lutte
quand il s’agit d’obtenir une loi favorable ou
d’abroger une loi défavorable à la classe ouvrière.
Bien évidemment, le NPA ne saurait envisager une alliance
parlementaire avec des forces qui ne seraient pas
anticapitalistes — quand bien même elles se réclameraient
de l’anti–libéralisme.
Enfin, l’indépendance de classe du NPA est radicalement incompatible
avec la participation ou le soutien à un gouvernement
bourgeois. Le NPA ne saurait participer qu’à un
gouvernement des travailleurs, qui suppose une situation révolutionnaire,
ou éventuellement à un gouvernement transitoire
d’organisations ouvrières qui s’appuierait sur la
mobilisation des travailleurs et mettrait 8 en oeuvre immédiatement
un programme d’expropriation des grands groupes
capitalistes, ouvrant une situation révolutionnaire.
Pour
l’internationalisme ouvrier et anti–impérialiste
Le NPA inscrit son activité quotidienne dans une perspective qui, à
l’époque du capitalisme impérialiste et plus encore de
la phase actuelle de la “ mondialisation ”, ne saurait
être que profondément internationaliste. Il s’efforce
constamment de proposer une analyse de la situation
internationale, sans laquelle il n’est pas possible de
comprendre les situations nationales. Il relaie des
informations sur les luttes de classe importantes des autres
pays, en essayant d’en tirer des leçons d’expérience.
Il combat les illusions suscitées par les idéologies
tiers–mondistes et les nationalistes bourgeois faisant
croire que d’autres choix que le socialisme seraient
possibles, ou que le socialisme serait une étatisation de
quelques grands moyens de production sous la coupe d’un
quelconque Bonaparte. En particulier, ils combattent la
subordination de la classe ouvrière et de ses organisations
à des bourgeois nationalistes comme Chavez au Venezuela ou
Morales en Bolivie, ils dénoncent leur programme politique,
tout en se tenant à l’avant–garde de la défense des
nations dominées contre les attaques de l’impérialisme
(agressions militaires, embargos, putschs contre des présidents
élus…).
Le NPA met au centre de son combat internationaliste la dénonciation
des États bourgeois, à commencer par l’État français
qui, dirigé par des gouvernements de droite ou de gauche,
envoie son armée “ maintenir l’ordre ” impérialiste
et néo–colonial en Afghanistan, au Liban, en Afrique,
etc., participe au pillage des pays dominés par le système
de la prétendue “ dette ” et soutient activement les
grandes entreprises françaises qui pillent ces pays et
surexploitent leurs populations, notamment en Afrique, avec
le soutien de “ la France ” aux pires dictatures. Dans
tout conflit entre une puissance impérialiste et un peuple
opprimé, le NPA se place du côté de celui–ci et pour la
défaite de l’impérialisme, tout en critiquant le cas échéant
le programme politique des dirigeants de la résistance
anti–impérialiste.
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