Après
la Grèce, le Portugal est-il en passe de devenir le nouveau
"maillon faible de l'Europe ? L'agence de notation
financière Fitch a annoncé, mercredi 24 mars, qu'elle
abaissait d'un cran la note de la dette à long terme du
Portugal, de "AA" à "AA-", faisant part
de ses inquiétudes sur les déficits et la solvabilité du
pays. En fin de matinée, la Bourse de Lisbonne a plongé de
plus de 2,2 %.
Ce
changement de notation, qui survient à la veille du débat
au Parlement portugais du programme de stabilité et de
croissance du pays, "montre que le scénario de
contagion en Europe, que l'on a beaucoup évoqué ces
derniers mois, est en train de se matérialiser",
souligne Marie de Vergès, du service Economie du
"Monde", qui explique les fondements de cette décision
et les conséquences qu'elle peut avoir : cliquez ici pour
écouter
L'agence
Fitch a justifié sa décision par la crainte "d'éventuelles
conséquences de la crise sur l'économie portugaise et sur
ses finances publiques à moyen terme, compte tenu de la
fragilité structurelle du pays et de son fort endettement".
"Même si le Portugal n'a pas été affecté outre
mesure par la crise mondiale, les perspectives de reprise économique
sont plus faibles que pour les 15 autres membres de la zone
euro, ce qui va peser sur ses finances publiques à moyen
terme", a développé dans le communiqué Douglas
Renwick, un responsable de Fitch.
Cet
abaissement reflète les contre-performances budgétaires du
Portugal en 2009, avec un déficit de 9,3 % du PIB, contre
6,5 % prévu par Fitch en septembre. Le gouvernement
portugais a réaffirmé son "ferme engagement" à
redresser ses finances publiques.
"Dans
la situation actuelle de nervosité et de volatilité des
marchés financiers internationaux (…), il est fondamental
que le Portugal démontre un ferme engagement politique dans
la mise en œuvre du programme de stabilité et de
croissance, en vue de redresser les comptes publics et réduire
le déficit extérieur par une récupération de la compétitivité",
a déclaré le ministère des finances dans un communiqué.