Un programme conforme aux intérêts des travailleurs
est
incompatible avec celui du Front de Gauche (FdG)
Par JB (Aix, P4/TC) et Stéphane (Paris XIe, P4/TC)
Claire, 06/06/11
Pour impulser les luttes, nous devons essayer de regrouper
sur des revendications partielles, tout en gardant notre indépendance
politique. Mais dans les élections, il s'agit du pouvoir,
donc d'un programme pour gouverner. Est-ce possible avec le
FdG ?
Sur les droits des étrangers, le PG demande seulement
" l'abrogation des lois successives depuis 2002 ".
Le PCF n'est pas pour la régularisation de tous les sans-papiers.
Logique, car le PS (dont le PG est issu) et le PCF ont commencé
à instaurer la politique anti-étrangers : les centres de rétention
administrative datent de 1981 ! Cette ligne est incompatible
avec la défense réelle des étrangers, impliquant
l'abrogation de toutes les lois racistes et anti- immigrés, y
compris celles de la " gauche ", et la régularisation
de tous les sans-papiers.
Le PCF et le PG ne défendent pas le retour à la retraite
à taux plein après 37,5 annuités de cotisation, ni
l'abrogation de la contre-réforme Balladur de 1993.
Le PCF dit vouloir interdire seulement " les
licenciements boursiers " et rétablir "
l'autorisation administrative de licenciement ". Quant au
PG, il parle de limiter les licenciements économiques au cas
de " difficultés économiques avérées " ! Bref,
il y aurait toujours des licenciements selon les besoins du
patronat, mais plus encadrés. En outre, ils ne proposent pas
d'orientation pour les luttes. C'est incompatible avec une défense
conséquente des travailleurs. Au contraire, nous devons
lutter pour empêcher tous les licenciements par la grève,
jusqu'à l'occupation d'usine, la relance de la production
sous contrôle ouvrier et l'expropriation, dans la perspective
de l'interdiction des licenciements.
Le PCF est pro-nucléaire, le PG parle d'en sortir en 30
ans. C'est incompatible avec la protection de notre vie et
notre santé. Il y a urgence. C'est possible en 10 ans. Mais
comme le capital investit dans le nucléaire car c'est
rentable, cela suppose d'exproprier sous contrôle des
travailleurs les entreprises de l'énergie, mais aussi celles
de construction et de transport pour planifier la réduction
des dépenses d'énergie.
Le FdG parle de récupérer les 10% de PIB (180 milliards)
perdus par les salariés au profit des capitalistes, mais ils
ne veulent même pas exproprier les plus gros capitalistes,
les entreprises du CAC 40 et leurs 100 milliards de profits.
Le PCF et le PG soutiennent les directions syndicales,
principales responsables de la défaite sur les retraites face
à Sarkozy. Or, les DS ont participé aux concertations, refusé
de demander le retrait du projet de loi, empêché la généralisation
de la grève, épuisé les travailleurs en journées d'action
dispersées. Nous devons critiquer les DS, impulser l'auto-organisation
et la centralisation des luttes, dans la perspective de la grève
générale.
Un gouvernement du FdG, même avec une VIe République
participative, ne mènerait donc pas une politique conforme
aux intérêts des travailleurs.
En partant des luttes réelles dans les boîtes, les QP et
la jeunesse, nous devons porter l'idée que seul un
gouvernement des travailleurs eux-mêmes, issu des luttes et
reposant sur les AG, comités de grève, de quartiers, etc.
pourra le faire.
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