Sommet
extraordinaire de la zone euro sur la Grèce le 21 juillet
Possible
"défaut sélectif"
Le
Monde, 15/07/11
Un
sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro sur
la Grèce aura lieu le jeudi 21 juillet, a annoncé, vendredi
15 juillet, Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen,
après plusieurs jours de négociations sur la date de cette réunion.
"Notre
agenda sera la stabilité financière de l'ensemble de la zone
euro et le futur financement du programme grec", a déclaré
M. Van Rompuy dans un communiqué, tout en précisant qu'il
avait demandé aux ministères des finances de la zone euro
d'accélérer leurs travaux préparatoires.
Des prêts
jusqu'à trente ans
Selon
plusieurs sources, ces échanges portent plus spécifiquement
sur la possibilité de prêter de l'argent à la Grèce via le
fonds zone euro (FESF) afin que le pays procède à des
rachats de ses propres obligations sur le marché secondaire,
ce qui permettrait de réduire son niveau d'endettement.
Ces
prêts du FESF seraient consentis à un taux d'intérêt bas
et à une maturité longue – peut être jusqu'à trente ans
– afin de donner une véritable bouffée d'oxygène au pays.
Le FESF pourrait par ailleurs commencer à acheter des titres
grecs sur le marché obligataire primaire.
Le
secteur privé serait quant à lui mis à contribution en
acceptant de revendre les titres détenus à une valeur inférieure
à leur valeur faciale ou, selon une autre option, en échangeant
ces titres contre de nouveaux à la maturité allongée.
Ces
différentes options pourraient cohabiter dans un second
"paquet" d'aide à la Grèce d'environ 110 milliards
d'euros, qui inclurait également des prêts de l'UE et du
FMI, indique-t-on de source proche des négociations.
Une dette de
345 milliards d'euros
La
question d'un possible "défaut sélectif" qui
pourrait être déclaré par les agences de notation pourrait
toutefois contraindre les membres de la zone euro à amender
leurs plans au cours des prochains jours.
Le
ministre français de l'économie, François Baroin, a insisté
vendredi sur le fait que les Européens ne travaillaient pas
dans une perspective de défaut de la Grèce dans leur
recherche de solutions pour le pays. Alors qu'ils l'avaient
clairement exclue depuis plusieurs semaines, ils avaient
pourtant ouvert lundi dernier la porte à un tel défaut, que
certains pays voient même comme inéluctable.
La
dette grecque – qui avoisine les 345 milliards d'euros –
pourrait atteindre en 2012 plus de 170 % du PIB national selon
les prévisions du Fonds monétaire international.
Mais
au-delà du cas grec, c'est l'ensemble de la stabilité de la
zone euro qui est menacée alors que des pays de bien plus
grande taille, comme l'Italie et l'Espagne, sont désormais
menacés et que les agences de notation ont à nouveau dégradé
cette semaine les notes de la Grèce et de l'Irlande.
Vendredi, les taux des obligations espagnoles et italiennes à
dix ans ont continué de s'apprécier, avec des primes de
risque par rapport au Bund allemand, qui sert d'étalon, supérieures
aux 300 points de base dans les deux cas.
Semaine
cruciale pour la zone euro
L'heure
est grave
Le
Monde, 18/07/11
L'heure
est grave. La zone euro doit impérativement boucler dans les
jours à venir un nouveau plan de sauvetage de la Grèce. Ce
plan de sauvetage pourrait passer par un rachat de la dette du
pays, en vue d'un sommet des dirigeants de la zone euro jeudi
censé éviter une contagion périlleuse de la crise. Troisième
économie de la zone, l'Italie vient en effet à son tour
d'essuyer une semaine difficile sur les marchés, au moment où
elle bouclait à une vitesse record un plan d'austérité de
47 milliards d'euros.
Pour
le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude
Trichet, les gouvernements de la zone euro seront
"responsables" de la dette grecque en cas de défaut
de paiement d'Athènes, dans un entretien diffusé lundi sur
le site internet du Financial Times Deutschland. "J'ai prévenu
plusieurs fois en détail les chefs d'Etat et de gouvernement
qu'en cas de défaut de paiement d'un pays, on ne pourra plus
accepter ses obligations comme des garanties normales. Dans
ces conditions, les gouvernements [responsables de cette
situation] devraient alors eux-mêmes s'engager pour corriger
la situation. Cela serait leur devoir", a indiqué M.
Trichet.
Un prélèvement
bancaire envisagé
A
quatre jours du sommet, les tractations s'intensifient pour éviter
le scénario du défaut de paiement d'Athènes. La France a
indiqué lundi, par la voix de la ministre du budget Valérie
Pécresse, qu'elle souhaite que le nouveau plan d'aide à la
Grèce soit bouclé jeudi et qu'il prévoie une participation
du secteur privé. "Nous sommes favorables à ce que le
secteur privé participe. Nous explorons toutes les pistes
pour que ça puisse se faire sans impacter la stabilité de la
zone euro, c'est-à-dire sans faire perdre à la zone euro son
attractivité pour les investisseurs", a-t-elle ajouté.
Mais
la participation des institutions financières et ses modalités
font débat entre les gouvernements, la Banque centrale européenne
et le secteur financier. Selon le journal allemand Die Welt,
qui cite des sources diplomatiques, les gouvernements de la
zone euro envisageraient la création d'un prélèvement
bancaire afin d'impliquer les créanciers privés dans un
deuxième plan d'aide à la Grèce. L'Allemagne envisage déjà
de créer son propre prélèvement bancaire d'ici à la fin de
septembre pour lever environ 1 milliard d'euros par an afin
d'alimenter un fonds de sauvetage financier.
Hillary
Clinton propose "une chimiothérapie"
Une
idée fait son chemin depuis plusieurs jours : donner à la Grèce
les moyens, via le Fonds de secours de la zone euro (FESF), de
racheter une partie de sa propre dette publique sur les marchés.
Avantage : elle ne vaut plus aujourd'hui qu'un peu plus de la
moitié de sa valeur d'origine. Le ministère allemand des
finances estime qu'Athènes pourrait ainsi réduire sa dette
de 20 milliards d'euros, selon l'hebdomadaire Der Spiegel.
Mais le risque, en forçant trop la main aux établissements
financiers, est de placer de facto Athènes en défaut de
paiement, une perspective qui effraie la Banque centrale européenne
(BCE). Cette issue, toutefois, n'est plus taboue dans la zone
euro.
Dimanche,
Hillary Clinton a offert à Athènes le soutien des Etats-Unis
à la Grèce, félicitant le gouvernement pour sa détermination
à guérir "le cancer" de la crise de la dette. La
chef de la diplomatie américaine n'a pas hésité à comparer
l'action d'Athènes à "une chimiothérapie" pour débarrasser
le pays de sa dette et regagner la confiance des investisseurs
internationaux.
Angela
Merkel déstabilisée par le dossier de
la dette grecque
Par
Cécile Boutelet
Le
Monde, 18/07/11
Berlin,
correspondance - Mais que veut Angela Merkel ? A quelques
jours du sommet qui doit réunir les pays de la zone euro
autour d'un nouveau plan d'aide à accorder à la Grèce, le
flou entoure encore les préférences de la chancelière quant
à la meilleure solution à adopter.
Officiellement,
Mme Merkel essaye pourtant de calmer le jeu. Conscient d'avoir
rajouté à la cacophonie européenne en déclarant, vendredi,
"ce n'est pas une rencontre en soi qui aidera la Grèce,
c'est un nouveau programme", le gouvernement veut
aujourd'hui se montrer confiant. Son porte-parole, Steffen
Seibert, a déclaré lundi : "Le gouvernement allemand
prend part à tous les niveaux et de toutes ses forces [aux
discussions] pour préparer pour jeudi un bon résultat, un résultat
digne d'être présenté, qui enverra un signal fort et clair
aux marchés". "C'est parce qu'elle est persuadée
que c'est possible que la chancelière prépare son déplacement
à Bruxelles", a-t-il ajouté.
Faut-il
y voir un signe ? La possibilité d'une coupe de la dette
grecque, qui faisait jusqu'ici figure d'épouvantail, n'est
plus rejetée catégoriquement par la chancelière. Dans une
interview à la première chaine de télévision allemande
ARD, dimanche 17 juillet, Angela Merkel a certes déclaré
qu'elle envisageait cette solution "avec
scepticisme", mais sans dire qu'elle s'y opposait
fondamentalement. L'important, a-t-elle souligné, est
d'assurer à la Grèce la capacité de faire face à ses créanciers.
Une restructuration, a-t-elle déclaré, "aurait pour
effet négatif" que les pays ne fassent plus les efforts
nécessaires pour améliorer leur situation budgétaire.
Annulation
pure et simple d'une partie des dettes
Le
président de la banque centrale allemande, Jens Weidmann,
ancien conseiller d'Angela Merkel, a également exprimé de
fortes réserves vis-à-vis d'une restructuration, tant que la
Grèce continue à consommer beaucoup plus de richesses
qu'elle n'en produit. "Le partage des dettes entre les
pays européens est la solution la plus efficace et la plus
durable pour décourager les Etats à la discipline budgétaire.
Et pourtant, certains politiques et certains économistes
voient dans les 'eurobonds' la solution des problèmes de la
Grèce", a déclaré M. Weidmann dans les colonnes du
journal dominical Bild am Sonntag.
Mais
dans les milieux économiques allemands, les voix sont de plus
en plus nombreuses à soutenir l'idée d'une annulation pure
et simple d'une partie des dettes athéniennes. Ainsi, le BDI,
l'influente fédération des industries allemandes, voit cette
solution comme indispensable "pour ramener le montant de
la dette du pays à un niveau soutenable". Plusieurs économistes
allemands de renom, mais aussi certains politiques de la CDU,
le parti de la chancelière et du parti social-démocrate, se
sont également prononcés en faveur d'une restructuration. Le
ministre des finances lui-même, Wolfgang Schäuble, voit désormais
cette solution d'un œil favorable. Jusqu'ici, il avait
surtout défendu l'idée d'une participation des créanciers
privés, et notamment du secteur bancaire à la dette athénienne.
Un
comportement "très dangeureux" pour l'UE
Angela
Merkel subit actuellement de fortes critiques en Allemagne
pour sa gestion du dossier grec. La dernière salve est venue
de son parrain en politique, l'ancien chancelier Helmut Kohl,
qui juge le comportement de Mme Merkel "très
dangeureux" pour l'Union européenne. "Je suis,
comme beaucoup, très inquiet des évolutions de l'Europe et
de l'euro", a-t-il déclaré.
Dans
le parti même de la chancelière, la CDU, le manque
d'orientation européenne d'Angela Merkel commence à susciter
la nervosité. "La dernière chose dont une nation
exportatrice comme l'Allemagne a besoin, c'est bien une
population eurosceptique", a déclaré le président du
conseil économique de la CDU, Kurt Lauk, qui juge que la
chancelière est responsable de la faiblesse actuelle de son
parti, traditionnellement européen, dans les sondages.
"Le gouvernement doit maintenant aller à
l'offensive", a lancé M. Lauk. Jeudi à Bruxelles, des
paroles fortes sont attendues de la part de Mme Merkel.
Les
banques doivent annuler une partie des créances
La
situation de la Grèce n'est plus tenable
Par
Gilles Dufrénot
Le
Monde, 18/07/11
La
situation de la Grèce n'est plus tenable. Chaque jour qui
passe l'entraîne un peu plus dans un cercle vicieux de
surendettement dont on voit mal comment elle pourrait en
sortir à court terme. Les hausses du spread des obligations
souveraines, au-dessus de 14 %, alourdissent les charges de
taux d'intérêt et celles-ci aggravent à leur tour les déficits
budgétaires (évalués autour de 7 % pour 2011).
Le
plan d'austérité semble prolonger la récession (le PIB
reculerait en 2011 de 3 % d'après le FMI) et le compte
courant est déficitaire (de l'ordre de 5 % du PIB). De deux
choses l'une. Ou bien, on laisse le temps au pays de redresser
ses comptes macroéconomiques et de renouer avec une
croissance durable. Il faudra sans doute compter entre cinq
ans et dix ans. Ou bien, les marchés continuent d'exercer
leur pression pour forcer le gouvernement à honorer ses échéances
de remboursement en temps et en heure. Dans ce cas, afin d'éviter
une explosion sociale que provoqueraient des cures de rigueur
de plus en plus sévères et un désengagement total de l'Etat
pour rendre des services universels (eau, transport, hôpitaux,
etc), le gouvernement pourrait être tenté de déclarer un
moratoire temporaire sur le remboursement de sa dette publique
et une sortie provisoire de la zone euro. Que se passera-t-il
alors ?
Un
bras de fer s'engagera d'abord entre le gouvernement grec et
ses créanciers par Etats interposés. Les banques de la zone
euro exerceront une pression sur les gouvernements de leurs
pays respectifs de telle sorte que des mécanismes de
"partage des pertes" entre le secteur public et le
secteur bancaire soient mis en place (revente des titres aux
Etats, création de structures ayant vocation à racheter les
dettes grecques) comme cela s'est passé lors de la crise des
subprimes. Les gouvernements européens pourraient alors être
tentés de faire payer en retour le gouvernement grec.
On
peut imaginer par exemple une opération du type "dette
contre exportations", qui impliquerait que la Grèce paie
en exportations, le rachat de sa dette par les autres Etats
européen. Pour retrouver une compétitivité dans les pays
situés hors de la zone euro, le pays n'aura pas d'autre choix
que procéder à de très fortes dévaluations de sa nouvelle
monnaie, ce qui mènera à un dumping social (chute des
salaires, forte inflation) et à une asphyxie financière (les
investissements directs et de portefeuille quitteront le pays
et les avoirs grecs dans les banques étrangères seront gelés).
Un
autre pays de la zone euro fera aussitôt la désagréable expérience
de ce que l'on appelle les effets de contagion. Il s'agit de
l'Italie. En effet, lorsqu'on examine l'exposition des grands
groupes bancaires aux dettes souveraines des pays européens
de la méditerranée, l'Italie et la Grèce représentent les
pourcentages les plus élevés dans le portefeuille des titres
publics détenus.
Pour
ne prendre que l'exemple de la France, selon les données de
la Banque des règlements internationaux, l'Italie représenterait
68,64 % de l'exposition de BNP Paribas aux dettes souveraines
des PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne), et ce
pourcentage s'élèverait à 41,28 % pour la Société générale,
71,32 % pour le Crédit agricole, 69,82 % pour Dexia, 63,54%
pour le groupe des Banques populaires et Caisses d'épargne. Même
si le plan de relance budgétaire de ce pays lors de la crise
de 2008 n'a pas dépassé 5 % du PIB, le ratio de sa dette
culmine à plus de 100 % du PIB et devrait atteindre 120 % en
2011. Les changements de majorité politique qui se dessinent
pourraient conduire les marchés à s'interroger sur
l'orientation qui sera donnée à la poursuite des politiques
structurelles qui se révèlent être in fine des politiques
de privatisation des services publics.
Or,
des référendums récents ont montré que la population n'y
était pas nécessairement favorable. A la suite du moratoire
sur la dette publique grecque, les investisseurs pourront
vouloir tester la solidité des banques détentrices d'une
partie de la dette publique italienne. Anticipant cela, les
banques elles-mêmes chercheront à revendre progressivement
cette dette. S'enclenchera alors un cercle vicieux entre des
anticipations de dépréciation de la valeur des obligations
italiennes, une envolée des spreads souverains, une hausse du
coût de remboursement de la dette publique et l'issue inévitable
d'un plan d'aide en urgence à ce pays comme ce fût le cas
pour l'Irlande, le Portugal ou la Grèce. L'Italie étant un
des pays les plus anciens de l'Union européenne et ayant une
des bases industrielles les plus solides, il est peu probable
que les autres gouvernements resteraient inactifs face à ses
difficultés. Une aide budgétaire serait votée, et peut-être
les banques de la zone euro seraient-elles cette fois-ci forcées
de contribuer à un éventuel plan de restructuration de la
dette. Quoi qu'il en soit, le sauvetage des finances publiques
italiennes représenterait un coût financier substantiel et
serait financé par des hausses d'impôts ou un endettement
plus élevé des pays de la zone euro.
Les
marchés n'auront alors aucun mal à entraîner les pays les
plus fragiles financièrement dans une nouvelle spirale de
crises de dettes publiques. L'Irlande, le Portugal et
l'Espagne seront alors contraints de déclarer, après la Grèce,
un moratoire provisoire sur leur dette. Si cela devait
arriver, les perspectives géopolitiques de l'Europe seront
modifiées. En effet, les pays en faillite auront toute
l'attention des économies émergentes, au premier rang
desquels la Chine et la Russie. Non seulement la Chine
consacrera une partie de ses réserves colossales à l'achat
de dettes publiques européennes qu'elles paieront à un prix
faible, mais en exigeant des primes de risques élevées.
Mais
Pékin reprendra d'une main ce qu'elle prêtera de l'autre, en
conditionnant son aide à un accroissement des exportations de
ses produits et de sa technologie vers l'Union européenne.
Elle y parviendra d'autant plus aisément qu'elle contrôlera
une partie du fret maritime de la zone. La Russie voudra étendre
son contrôle sur une Europe qui dépend déjà d'elle pour
ses besoins énergétiques. Les Russes se sont déjà montrés
intéressés par l'achat d'obligations émises par le Fonds
européen de stabilisation financière. Ils se laisseront
tenter par l'achat d'obligations souveraines européennes dépréciées
sur le moment, mais comportant à moyen terme des opportunités
de plus-values au fur et à mesure que les situations économiques
se redresseront. Non pas qu'il faille avoir peur de la Chine
ou de la Russie. Mais il deviendra difficile à l'Europe de
poursuivre son propre modèle de développement économique et
social sans miser sur le soutien financier des économies émergentes.
Or, ces dernières n'auront aucune raison de privilégier les
intérêts européens au détriment des leurs.
Il
n'y a qu'une seule façon d'éviter ces scénarios
pessimistes. Les banques qui se sont exposées à la dette
grecque doivent aller au-delà de ce que leur proposent les
responsables politiques français et allemands en mettant sur
pied un "plan Marshall de la dette publique
grecque". Elles doivent se montrer audacieuses en
acceptant d'annuler une partie des créances de la Grèce.
En
le faisant, elles montreront au monde que leur objectif n'est
pas seulement de gagner de l'argent, mais également de
contribuer au bien-être des populations dans un contexte où
une nouvelle crise de la dette grecque pourrait dégénérer
en une nouvelle crise financière dont l'épicentre se
trouverait, cette fois-ci, dans la zone euro.
(*)
Economiste, professeur à l'université d'Aix-Marseille.
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