Déclaration du Courant Socialisme ou Barbarie –
France, 04/05/2012
Second tour des élections présidentielles, dimanche 6 Mai
Ni Sarkozy, ni Hollande
On appelle à ne pas voter, ou voter blanc
Dimanche
prochain, le 6 Mai, aura lieu le second tour des élections présidentielles.
L’événement est d’une importance qui va au-delà des
frontières de la France, parce qu’il a lieu alors que,
à nouveau, la crise économique, le chômage et les
programmes d’ajustement s’aggravent en Europe, et que le mécontentement
populaire augmente sur tout le continent.
Dans
ce contexte se déroulent les élections. Au premier tour, le
candidat du Parti Socialiste, Hollande, a gagné avec 28,63%
des voix, en laissant derrière Sarkozy, le président actuel,
de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP), qui a obtenu
un point de moins.
Cependant,
cela n’a pas été le phénomène le plus remarquable dans
cette élection. Ces résultats sont ceux qu’on attendait.
Le fait le plus saillant a été que presque 40% des votants
se sont exprimés en dehors du bipartisme traditionnel droite
- UMP / « gauche » -PS.
D’une
manière extrêmement déformée, ils ont manifesté
leur rejet face à l’actuelle situation sociale: ils ont
donné 17,90% des voix à Marine Le Pen, candidate de la
formation d’extrême droite, le Front National, et 11,11%
des voix à Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche,
une formation soutenue par le Parti Communiste Français, et
par le courant particulier de Mélenchon, le Parti de Gauche,
provenant d’une rupture d'avec le PS.
Pour
le second tour, où participent seulement Hollande et Sarkozy,
toutes les autres formations politiques ont défini
progressivement leur consigne de vote.
Mélenchon,
sous prétexte de “virer Sarkozy”, a appelé immédiatement
à voter pour Hollande. Mais même une formation politique
considérée comme d’extrême gauche - le NPA (Nouveau Parti
Anticapitaliste), dont la candidature du dirigeant ouvrier
Phillipe Poutou a obtenu de bons résultats ‑ 1,2%
des voix ‑ dans des conditions très défavorables
- appelle à « virer Sarkozy ». Évidemment
le NPA, étant donné qu’il ne se délimite pas de Hollande,
donne un soutien peu dissimulé au vote pour le candidat
socialiste.
De
sa part, Marine Le Pen a rendu public le lundi 1er Mai
un appel indirect à « voter blanc ».
Cependant, par en bas, des dirigeants du Front National
encourageraient le vote pour Hollande, pour obtenir, d’après
eux, l’affaiblissement de l'UMP. La rupture de cette digue
de soutènement permettrait de grossir les cohortes de leur
propre formation d’extrême droite.
C’est
un fait que parmi les masses des travailleurs et populaires il
y a une satisfaction face à la perspective que Sarkozy perde
la présidence dimanche prochain. Le Courant Socialisme ou
Barbarie en France partage cette joie. Mais cela ne
signifie pas que nous pensions qu’il soit correct d’appeler
-ouvertement ou indirectement- à voter pour Hollande comme
le « moindre mal », comme le fait la majorité
du NPA.
Cette
position implique deux problèmes très graves.
Le
premier, c’est que le gouvernement de Hollande, au-delà des
nuances, ne sera pas très différent du gouvernement de
Sarkozy. Les formes peuvent varier. C’est possible qu’il
se penche - comme cela se passe dans toute l’Europe - sur
l’idée que maintenant on doit faire « un pacte pour
la croissance », et « ne pas penser seulement à
l'austérité », etc., etc. Mais il serait irréaliste
de penser (et de faire croire aux autres), que la gestion de
Hollande prendra une tournure radicale par rapport à ce que
Sarkozy a fait. Au contraire, il y a une continuité dans les
mesures que les socialistes et les conservateurs - ensemble -
ont menées, lors de leurs gouvernements alternés, pendant
les dernières décennies. C’est la politique de soutien
de l’UE, de l’euro, des politiques néo libérales anti
ouvrières, etc.
Mais
il y a aussi un deuxième problème très grave, qui a
caractérisé la campagne d’ensemble du NPA et de l’extrême
gauche. Le « aspect antisystème » a été délégué
à l’extrême droite du Front National.
Maintenant,
par exemple, Marine Le Pen proclame qu’elle votera blanc.
Intelligemment, elle ne veut pas partager la responsabilité
pour la gestion de Hollande, qui sera, essentiellement,
une continuité de la gestion de Sarkozy. Clairement,
son refus est d’extrême droite, nationaliste impérialiste,
anti immigration et, au fond, anti-ouvrier, antisyndicale,
homophobe, etc.
Toutefois,
le fait est que son appel à voter blanc sera le seul refus
par rapport aux deux options du bipartisme traditionnel.
¡Ce
serait une erreur de laisser l'exclusivité de l'aspect
« antisystème » à l’extrême droite du
Front National! Une erreur très grave, étant donnée la
perspective de la recrudescence de la crise et les luttes à
l’avenir.
Au
contraire, ce que l’extrême gauche et le NPA devraient
faire, c’est un appel au refus vis-à-vis des deux
candidats, un appel à ne pas voter pour Sarkozy ni
pour Hollande, un appel à ne pas assumer la
responsabilité pour l'élection de l'un ou de l'autre président
capitaliste qui émergera du second tour et qui, d’une
façon ou d’une autre, fera porter le poids de la crise par
les travailleurs.
Naturellement
ce refus de l’extrême gauche et du NPA, doit être
un refus opposé au refus de la part du Front National.
C’est-à-dire, un refus réellement anticapitaliste,
mais qui ne peut pas rester abstrait, comme cela a été le
cas pendant le premier tour de la campagne du NPA, qui a
utilisé le slogan correcte “aux capitalistes de payer leurs
crises”, mais qui n’a pas dit comment obtenir cela.
Dans
ce “comment”, il s’agit de poser comme perspective les États
Unis Socialistes de l’Europe, il s’agit de soutenir
l'objectif que la France sorte de l’euro, comme part
d’un programme anticapitaliste qui disposerait la
nationalisation des banques et du commerce extérieur, et le
contrôle ouvrier sur toutes les entreprises qui ferment ou
licencient. Il s’agit aussi de poser la nécessité d'en terminer
avec les institutions de l’UE et avec l’UE elle-même,
dans la perspective d’un marché commun d’Europe qui
soit le résultat de mesures anticapitalistes communes,
par la voie de l’unité des travailleurs, par la voie du
refus en commun de payer les dettes externes, par la voie de
la libre circulation des personnes y compris des immigrants,
etcétéra.
Une
proposition indépendante provenant de la gauche révolutionnaire
permettra non seulement d’avoir une position claire et
correcte face au nouveau gouvernement bourgeois: cela évitera
aussi que l'aspect « antisysteme » soit utilisé
par l’extrême droite.
Courant Socialisme ou Barbarie – France,
04/05/2012
Declaración
de la Corriente Socialismo o Barbarie–Francia, 04/05/2012
Segundo
turno de las elecciones presidenciales, domingo 6 de mayo
Ni Sarkozy, ni Hollande
Llamamos
a no ir a votar, o votar en blanco
El
próximo domingo 6 de mayo se realizará el segundo turno de
las elecciones presidenciales. El acontecimiento tiene una
trascendencia que va más allá de las fronteras de Francia,
porque acontece cuando, una vez más, se agrava en Europa la
crisis económica, el desempleo y los planes de ajuste, y
crece por eso el malestar popular en todo el continente.
En
este contexto se están llevando adelante las elecciones. En
el primer turno, el candidato del Partido Socialista, Hollande,
ganó con un 28,63%, dejando atrás a Sarkozy, el actual
presidente conservador de la Union pour un Mouvement Populaire
(UMP), que obtuvo un punto menos.
Sin
embargo, este no fue el fenómeno más destacado de la elección.
Esos resultados eran los esperados. Lo más destacado fue que
alrededor de un 40% de los votantes se expresó por fuera
del bipartidismo tradicional derecha–UMP/“izquierda”–PS.
De
manera extremadamente distorsionada, manifestaron así
su repudio a la actual situación social: le dieron un 17,90%
de los votos a Marine Le Pen, candidata de la formación de
extrema derecha, Front National, y un 11,11% a Jean–Luc Mélenchon,
candidato del Front de Gauche, una formación sustentada en el
antiguo Partido Comunista Francés, y en la corriente
particular de Mélenchon, el Parti de Gauche, proveniente de
una ruptura del PS.
Para
el segundo turno, donde sólo participan Hollande y Sarkozy,
el resto de las formaciones políticas han ido definiendo su
voto.
Mélenchon,
bajo la excusa de “derrotar a Sarkozy”, llamó
inmediatamente a votar por Hollande. Pero incluso una formación
política considerada de “extrema izquierda” –como el
NPA (Nuevo Partido Anticapitalista) cuya candidatura del
dirigente obrero Philippe Poutou obtuvo una digna votación
del 1.2% en condiciones muy adversas–, hace un llamado a
“derrotar a Sarzkozy”. Evidentemente el NPA, al no
delimitarse de Hollande, da un apoyo poco disimulado al
voto por el candidato socialista.
Por
su parte, Marine Le Pen hizo público el pasado lunes 1° de
Mayo un llamado indirecto a “votar en blanco”. Sin
embargo, por abajo, dirigentes del Front Nacional estarían
impulsando el voto a Hollande, para lograr, según ellos, el
debilitamiento de la UMP. La ruptura de ese dique de contención
permitiría engrosar las huestes de su propia formación de
extrema derecha.
Es
un hecho que en las masas trabajadoras y populares hay
satisfacción ante la perspectiva de que Sarkozy pierda la
presidencia el próximo domingo. Desde la Corriente Socialismo
o Barbarie en Francia, compartimos esa alegría. Pero
eso no significa que opinemos que sea correcto llamar –abierta
o encubiertamente– a votar por Hollande como “mal
menor”, tal como hace la mayoría del NPA.
Esta
posición tiene dos graves problemas.
El
primero, es que el gobierno de Hollande, más allá de
sus matices, no se diferenciará mucho del de Sarkozy.
Pueden variar las formas. Puede ser que se incline en insistir
–como está ocurriendo en toda Europa– que ahora hay que
hacer “un pacto por el crecimiento” y “no sólo pensar
en la austeridad”, etc., etc. Pero sería irreal pensar (y
hacer creer a los demás), que la gestión de Hollande será
un giro radical en relación a lo que viene haciendo Sarkozy.
Por el contrario, hay una línea de continuidad de las medidas
que juntos –socialistas y conservadores– vienen llevando
adelante, en gobiernos alternados, durante las últimas décadas.
Es la política de sostenimiento de la Unión Europea, del
euro, de las políticas neoliberales antiobreras y demás.
Pero
a la vez, hay un segundo y gravísimo problema, que ha
caracterizado la campaña de conjunto del NPA y de la extrema
izquierda. Se le ha dejado el “flanco antisistema” a la
extrema derecha del Front National.
Ahora,
por ejemplo, Marine Le Pen proclama que votará en blanco.
Inteligentemente, no quiere compartir la responsabilidad por
la gestión de Hollande, que será, en lo esencial, una continuidad
de la de Sarkozy. Claro, que su rechazo es de extrema
derecha, nacionalista imperialista, antiinmigrante y, en el
fondo, antiobrera, antisindical, homofóbica, etc.
Sin
embargo, el hecho es que su llamado a votar en blanco será el
único rechazo a ambas opciones del bipartidismo tradicional.
¡Sería
un error completo dejarle la exclusividad del perfil
“antisistema” a la extrema derecha del Front National!
Un error gravísimo, dada la perspectiva de
recrudecimiento de la crisis y las luchas que están por
delante.
Por
el contrario, lo que la extrema izquierda y el NPA deberían
hacer, es un llamado al rechazo a ambas candidaturas,
un llamado a no votar ni Sarkozy ni Hollande, un
llamado a no tomar responsabilidad por ninguno de los
presidentes capitalistas que vayan a surgir de la segunda
vuelta y que sólo significarán una u otra forma de descargar
la crisis sobre los trabajadores.
Por
supuesto que este rechazo desde la extrema izquierda y el
NPA, debe ser un rechazo opuesto al del Front National.
Es decir, un rechazo realmente anticapitalista, pero
que no puede quedar abstracto, como ocurrió durante la
primera vuelta con la campaña del NPA que correctamente llamó
a que los “capitalistas paguen la crisis” pero no dijo
cómo.
Ese
“cómo”, pasa por plantear como perspectiva los Estados
Unidos Socialistas de Europa, pasa por sostener que
Francia salga del euro, como parte de un programa
anticapitalista que disponga la nacionalización de la
banca y el comercio exterior y el control obrero de toda
empresa que cierre y despida. Pasa también por plantear la
necesidad de acabar con las instituciones de la Unión
Europea y con la misma UE como tal, en la perspectiva de
un mercado común europeo que sea producto de medidas
anticapitalistas comunes, por la vía de la unidad de las
clases trabajadoras, por la vía de dejar de pagar de conjunto
las deudas externas, por la vía de la libre circulación de
personas e inmigrantes, etcétera.
Un
planteo independiente desde la izquierda revolucionaria no sólo
permitirá dar una posición clara y correcta frente al
nuevo gobierno burgués. También evitará que las
banderas “antisistema” caigan en mano de la extrema
derecha.
Corriente
Socialismo o Barbarie–Francia
04/05/2012
|