Controverse dans la gauche révolutionnaire
européenne
Quelle solution à la crise de
l'UE et de l'euro ?
Par Marcel Yunes
Socialisme ou Barbarie, un journal, 05/10/2012
La crise de l'UE a généré plusieurs réactions
dans le mouvement de masse. Il est clair que l'un d'eux est le nationalisme isolationniste dans l’économique et chauvine-xénophobe,
avec des forces de droite comme celle
de Marine Le Pen, appelant
à la ligne de moindre résistance. Même
un des architectes de l’actuelle forme de l’UE, Sarkozy, a
utilisé les mêmes propos pour tenter de mieux réussir sa
réélection,
apparaissant à la fin de la campagne du
second tour presque comme anti-européen.
En
face, le
libéralisme pro-mondialisation soutient que pour
conserver le «rêve
européen» (c’est à dire-la qualité de vie et des
services sociales qui sont les plus élevés dans le monde) il
n'y a pas d'autre moyen que les "réformes"
pro-marché. Il s'agit notamment de que
les couts de production capitaliste européen soient plus semblable au
reste du monde : baisser les salaires réels,
flexibiliser l'emploi, relever l'âge de la retraite,
fragmenter la
classe ouvrière et saper
leur capacité à la résistance organisée. C'est seulement
alors que la productivité européenne peut monter: niveler
par le bas, vers les conditions de travail des
travailleurs non européens. Bien sûr, cela signifie liquider,
à un rythme plus ou moins accéléré, les acquis sociaux
dont jouissaient les masses
depuis l'après-guerre européens et qui sont la marque
de son «modèle».
Comme The Economist résume, "à en juger par
la campagne présidentielle française et la chute du
gouvernement néerlandais [et maintenant le résultat des élections
en Grèce.MA], beaucoup donnent des coups de pied contre l'austérité. Et ils sont de
plus en plus à soutenir les partis extrémistes de gauche et
de droite qui rejettent le projet européen de décennies
(...) En France et en Hollande, entre un cinquième et un
tiers de l'électorat soutient les partis extrémistes qui
sont contre l'intégration européenne, la mondialisation ou
les deux, considérés comme responsables d'une concurrence
qui baisse les salaires et détruit l'emploi (" Kicking
against austerity”, 28-4)).
Il
faut un programme clair contre l'UE et l'euro à partir d'une
perspective anticapitaliste
Ces deux solutions capitalistes sont formulées
d'une manière simple et compréhensible. Le malheur est que
de larges secteurs de la gauche marxiste et du trotskysme
européen, en premier place le courant mandeliste qui dirige
le NPA ne proposent pas
un programme aussi clair comme ceux des deux autres, si ce
n'est pas carrément un faux chemin. Ils proposent un
anticapitalisme totalement abstrait, parce qu'il n’attaque
pas ouvertement les institutions européennes qui sont
aujourd'hui, le fer de lance du capitalisme néolibéral. Et
en particulier, le NPA ne le fait pas parce qu’il craint
trahir la bannière de «l’internationalisme» ou du «européanisme»
et il considéré comme le principal danger l'escalade du
nationalisme xénophobe.
Mais ce raisonnement est complètement faux. Bien sûr,
sur le programme est
plus que jamais nécessaire de lever l'étendard de l'unité
socialiste de l'Europe. Le slogan traditionnel du marxisme, États-Unis
socialistes d'Europe, est encore parfaitement valable.
Mais cela ne signifie pas la moindre illusion de que l’actuelle
formation européenne, capitaliste néolibéral jusqu'à la
moelle, soit une sorte de «conquête» ou «point de départ".
Le slogan de «l'Europe sociale » semble impliquer que l
'«unité européenne» existe
déjà, seulement qu’elle a une orientation capitaliste
qui est nécessaire remplacer pour un autre «sociale» ...
Il ne peut y avoir aucune ambiguïté à ce sujet: l'actuelle
Union européenne et ses institutions sont le pire ennemi des
travailleurs, et il n'y a aucun moyen de que sa structure
puisse être «améliorée» ou «réformée» en une «socialiste».
Bien au contraire: elle doit être détruit, car aujourd'hui
elle est le meilleur aliment des tensions chauvines, xénophobes
et même racistes que la crise a déclenché en toute Europe.
La même chose s'applique à la monnaie unique,
l'euro. De nombreux courants, même de gauche radical le
considèrent comme une sorte de «conquête» qu’il faut défendre.
Mais dans les conditions actuelles, l'euro, géré par une
institution clé de l'UE, la Banque centrale européenne, est
une camisole de force et la meilleure courroie de transmission
de pressions vers la globalisation. L’objectif de l'euro est
en effet de lier les mains de pays souverains dans le domaine
des décisions économiques et monétaires en général.
Tout futur gouvernement d'origine révolutionnaire,
s’il prétend contrôler
les leviers de l'économie nationale, la première chose à
faire est de couper les contrôles budgétaires et fiscaux
exercés par la BCE qui s’exercent
à travers l'euro et le «pacte fiscal» dont l’objectif
déclaré est de soutenir la monnaie commune. Es clair c’est
ridicule de soutenir de façon abstraite des vertus
de «l'européisme», sans faire expressément référence
aux
forces néolibérales
et pro globalisation incarnés dans la Commission européenne,
la BCE et la conception même de l'euro.
Ce n'est pas un débat théorique ou de
spéculation intellectuelle: il s'agit d'un problème
politique de premier ordre, et peut être de vie ou de mort.
Car au milieu de la crise la plus effrayant qui a frappé le
continent européen depuis la Seconde Guerre mondiale, d’un
ajustement brutal et du mécontentement généralisé
qui se propage et qui va à s’approfondir avec une détérioration
sociale sans précédent en 60 ans, il est l'obligation de la gauche
révolutionnaire de parler clairement. Si les seuls
ennemis ouverts et déclarés de la Banque centrale européenne,
du euro tel qu'il est aujourd'hui et du diktats néolibéraux
de Bruxelles et Berlin sont les courants nationalistes,
isolationnistes et xénophobes de droite (qui ont aussi moins
d'obstacles pour diffuser leur message ), nous courons
le risque de compromettre de manière irrévocable les
chances de que la
gauche révolutionnaire
s’ouvre un chemin dans le mouvement de masse.
Polémica en
la izquierda revolucionaria europea
¿Qué
salida para la crisis de la UE y el euro?
Por Marcelo Yunes
Socialismo o Barbarie, periódico, 10/05/2012
La crisis de la UE genera varias reacciones en el
movimiento de masas. Es evidente que una de ellas es el nacionalismo
aislacionista en lo económico y chauvinista-xenófobo,
con el que las fuerzas de derecha como la de Marine Le Pen,
apelan a la línea de menor resistencia.[1]
Inclusive, uno de los arquitectos del actual esquema de la UE,
Sarkozy, tocó esa vena para intentar levantar electoralmente,
presentándose al final de la campaña de la segunda vuelta
casi como antieuropeo.
Frente a esto, el liberalismo pro globalización
sostiene que la única manera de sostener el “sueño
europeo” (esto es, el nivel de vida y de servicios sociales
que son de los más altos del mundo) no hay otra salida que
las “reformas” pro mercado. Esto implica poner los
costos de producción capitalistas europeos más en línea con
los del resto del mundo: bajar el salario real,
flexibilizar el empleo, aumentar la edad de jubilación,
fragmentar la clase trabajadora y minar su capacidad de
resistencia organizada. Sólo así se podrá recuperar la
productividad europea: nivelando hacia abajo, hacia las
condiciones laborales de los trabajadores no europeos. Por
supuesto, esto significa liquidar, a ritmo más o menos
acelerado, las conquistas sociales de que gozaron las masas
europeas desde la posguerra y que son la marca distintiva de
su “modelo”.
Como resumía The Economist, “a juzgar por
la campaña presidencial francesa y la caída del gobierno
holandés [a los que ahora cabe agregar el resultado de las
elecciones en Grecia. MY], son muchos los que patalean
contra la austeridad. Y son cada vez más los que apoyan a
partidos extremistas de izquierda y de derecha que rechazan de
plano el proyecto europeo de décadas (…) Tanto en
Francia como en Holanda, entre un quinto y un tercio del
electorado apoya a partidos extremistas que están contra la
integración europea, la globalización o ambas, a las que se
ve como responsables de una competencia que baja los salarios
y destruye empleos” (“Kicking against austerity”, 28-4).
Hay
que levantar un programa claro contra la UE y el euro desde
una perspectiva anticapitalista
Estas dos salidas capitalistas se formulan de manera
simple y comprensible. Lo lamentable es que amplios sectores
de la izquierda marxista y el trotskismo europeos, en primer
lugar la corriente mandelista que orienta el NPA, no
proponen un programa de claridad comparable al de los otros
dos, cuando no directamente un camino equivocado. Se
sostiene un anticapitalismo totalmente abstracto,
porque no ataca abiertamente las instituciones europeas que
hoy no son más que la avanzada del capitalismo neoliberal. Y
en particular el NPA no lo hace porque teme abjurar de la
bandera del “internacionalismo” o del “europeísmo”, y
ve como el principal peligro la escalada del nacionalismo xenófobo.
Pero este razonamiento es completamente equivocado.
Por supuesto que programáticamente es necesario más que
nunca levantar la bandera de la unidad socialista de Europa. La
consigna tradicional del marxismo, Estados Unidos Socialistas
de Europa, sigue siendo perfectamente vigente. Pero esto
no puede significar la más mínima ilusión en que el actual
armado europeo, capitalista y neoliberal hasta la médula, sea
una especie de “conquista” o “punto de partida”. La
consigna de “Europa social” pareciera dar a entender que
la “unidad europea” ya existe, sólo que tiene una
inclinación capitalista que es necesario reemplazar por otra
“social”…
No puede haber la menor ambigüedad al respecto: la
actual Unión Europea y sus instituciones son el peor enemigo
de los trabajadores, y no hay forma de que su
estructura pueda ser “mejorada” o “reformada” en
un sentido “socialista”. Todo lo contrario: debe ser
destruida, porque es hoy el mejor alimento de las
tensiones chauvinistas, xenófobas e incluso racistas que la
crisis ha encendido en toda Europa.
Lo mismo sucede con la moneda única, el euro.
Muchas corrientes incluso de izquierda radical lo consideran
una especie de “conquista” que hay que defender. Pero en
las actuales condiciones, el euro, manejado por una institución
clave de la UE, el Banco Central Europeo, es un chaleco de
fuerza y la mejor correa de transmisión de las presiones a la
globalización. La vigencia del euro sirve en los hechos para
atar las manos a los países soberanos en el terreno de las
decisiones monetarias y económicas en general.
Cualquier eventual gobierno de origen
revolucionario, si pretende empezar a controlar los resortes
de la economía nacional, lo primero que debe hacer es cortar
amarras con el control fiscal y presupuestario del BCE que se
ejerce vía el euro y con el “pacto fiscal” cuyo objetivo
declarado es sostener la moneda común. De allí lo ridículo
de sostener en abstracto las virtudes del “europeísmo”
sin hacer referencia concreta a las fuerzas neoliberales y
pro globalización encarnadas en la Comisión Europea, el BCE
y el diseño mismo del euro.
No se trata de un debate teórico ni de especulación
intelectual: es un problema político de primer orden, y puede
ser de vida o muerte. Porque en medio de la crisis más
pavorosa que haya asolado al continente europeo desde la
Segunda Guerra Mundial, de un ajuste brutal y del generalizado
descontento que cunde y va a seguir profundizándose al compás
de un deterioro social inédito en 60 años, es obligación
de la izquierda revolucionaria hablar con claridad. Si los
únicos enemigos abiertos y declarados del Banco Central
Europeo, del euro tal como es hoy y de los dictados
neoliberales de Bruselas y Berlín van a ser las corrientes de
derecha nacionalistas, aislacionistas y xenófobas (que además
tendrán muchos menos obstáculos para difundir su mensaje), se
corre el riesgo de hipotecar irrevocablemente las
posibilidades de que la izquierda revolucionaria se abra
camino hacia el movimiento de masas.
Y esto no implica la menor concesión al
nacionalismo, sino proponer otra unidad europea, sobre
bases anticapitalistas, socialistas y de clase, que no
tenga nada que ver con la presente “Unión Europea” que
hoy sólo le propone a las masas sacrificios y sufrimientos
para tranquilidad de “los mercados”.
1-
Como
cita un periodista que la entrevistó: “Lo que me impactó
es su ambición de recomponer la derecha francesa. En su
esquema, el UMP de Sarkozy se derrumbará tras la derrota en
la presidencial y luego en las legislativas. A esto seguirá
un reacomodamiento de la política que no seguirá la
división derecha-izquierda, sino, como ella la llama, la que
existe entre ‘nacionalistas’ e ‘internacionalistas’.
Tanto el PS como la UMP, en su visión, comparten un consenso
pro Europa, y ella quiere cuestionarlo” (“Marine makes her
choice”, The Economist, 1-5). Por eso, al anunciar
que votaría en blanco en el ballottage, denunció que “el 6
de mayo no se votará un presidente, sino un simple empleado
del Banco Central Europeo”.
Debate
en el NPA con las posiciones de Socialismo o Barbarie
internacional
Otra vez sobre
qué hacer con el euro y la UE
Por
Marcelo Yunes
Socialismo o Barbarie, periódico, 24/05/2012
En
el Forum des marxistes révolutionnaires, la publicación de
la traducción francesa del artículo editado en la edición
anterior de SoB (Ver: http://forummarxiste.forum-actif.net/t2193-quelle-solution-a-la-crise-de-l-ue-et-l-euro
) ha generado una polémica interesante y acalorada entre militantes y
dirigentes trotskistas, sobre todo del NPA francés, cuyas
posiciones oficiales se criticaban en ese texto. En
48 horas, había unas 30 contribuciones de una decena
de compañeros (todos escribieron varias veces), reflejando el
interés por el tema y a la vez que Socialismo
o Barbarie Internacional comienza
a tener un espacio para poner a prueba sus elaboraciones y políticas
en el viejo continente. A continuación, un comentario de los
puntos de vista presentados, junto con algunas reflexiones
adicionales.
Recordemos
primero los puntos esenciales del artículo en cuestión
publicado en la edición anterior de SoB. El marco es la
crisis europea y el tembladeral político, económico y
financiero desatado nuevamente en la Unión Europea (UE), esta
vez sobre todo a partir de las elecciones en Grecia. Planteábamos
que hay dos claras posturas capitalistas respecto de la
crisis. Una, la neoliberal pura, encabezada por la Alemania de
Angela Merkel y en general por todo el establishment burgués europeo, insiste en para mantener la UE y el euro en
las condiciones de la globalización capitalista es
indispensable pasar a las “reformas estructurales”, es
decir, desmantelar el llamado “estado de bienestar social”
(ya bastante erosionado) para poner la productividad y
competitividad europeas en línea con las de sus competidores
mundiales. La otra es la de la extrema derecha aislacionista,
chauvinista y enemiga del “internacionalismo”, que hace
demagogia xenófoba e identifica a la “burocracia de
Bruselas y el Banco Central Europeo” como los responsables
de la sucesión de planes de ajuste contra las masas.
Frente
a esto, nuestra crítica era que en amplios sectores de la
izquierda marxista y el trotskismo europeo, empezando por el
NPA, no hay una posición clara, fuerte y definida sobre el
problema político central del continente: qué hacer con la
UE y el euro. Decíamos que “se propone un anticapitalismo
totalmente abstracto, porque no ataca abiertamente a las
instituciones europeas que son hoy punta de lanza del
capitalismo neoliberal”. Justamente, este esquivar la
cuestión no puede menos que beneficiar a las fuerzas de
derecha nacionalista que agitan contra el euro, ya que quedan
como las únicas que rechazan (a su manera, claro) el marco
del euro y las políticas de la UE, el euro y el BCE.
Las
respuestas en el foro de debate muestran a la vez dos cosas:
la variedad de posiciones sobre el tema en el NPA y la
evidente falta de debate interno sobre esta cuestión
crucial. Lo que se traduce en que el NPA no plantea la
cuestión públicamente y mucho menos de manera ofensiva en el
movimiento de masas, atado como está a un “consenso”
paralizante. Esto ocurre también sobre otros temas, pero en
el caso de la UE y el euro, ya es momento de dejar de barrer
el problema debajo de la alfombra.
Posiciones
y argumentos del debate
Hubo
compañeros que se mostraron muy de acuerdo con el artículo
(citamos sus nombres de foro), como Gaston Lefranc y Eugene
Duhring. Otros, como Bernard Quellmalz, reclaman textos de
debate sobre la cuestión. Cuando Copas (evidentemente
defendiendo la posición oficial del NPA) remite a algunos artículos
que tratan el tema, Quellmalz replica que “como de costumbre
con los textos del NPA, el 90% del texto se dedica a constatar
el problema y queda un pequeño párrafo para consignas como
‘construir otra Europa’, ‘romper con el capitalismo’, sin
explicar nunca cómo se hace eso concretamente”.
Las
posturas más contrarias a nuestro texto fueron las de Verié2
y Copas (que a su vez recibieron réplicas de Babalu, Irving,
Eugen Duhring y Gaston Lefranc).
Empecemos
por el argumento más débil y peor planteado, el de Verié2:
“Ponerse como objetivo la destrucción de las instituciones
europeas y /o la salida de esas instituciones, la ‘lucha
contra el euro’, antes de la instauración de un gobierno o
de un estado obrero, es llevar agua al molino de los
soberanistas [nacionalistas de derecha]”. La mejor respuesta
es la de Lefranc, que señala que no se trata de
“antes/después”, sino que hay una articulación entre
ambos problemas. Dejando claro que es imprescindible denunciar
las soluciones tipo “salida del euro en el marco del
capitalismo”, sostiene que “es un error dejar el
terreno de la lucha contra la UE a la extrema derecha. No
atreverse a hablar del tema es terrible, es una terrible
confesión de impotencia. El NPA no debería plantear
un catálogo de medidas de urgencia y una referencia abstracta
al anticapitalismo. Una vez más, en el último CPN [reunión
de dirección del NPA], se presentaron enmiendas sobre la UE y
el euro, y se han rechazado una vez más: hay un rechazo a
tomar posición contra la UE y el euro (…) Y lo trágico
es que el NPA se niega a hablar de gobierno de los
trabajadores y de las medidas fundamentales que debería
tomar: expropiación de los grandes grupos capitalistas,
ruptura con la UE, establecimiento de una moneda
inconvertible, monopolio del comercio exterior”. Más abajo
compararemos este esbozo programático con los de otros compañeros.
Verié2
también establece una absurda contraposición entre “luchar
contra el enemigo principal, la propia burguesía” en vez de
no plantear “prioritariamente la lucha contra Bruselas”,
lo que “favorece a los nacionalistas”. Desligar, en la
propia Europa, la lucha contra la propia burguesía de la
lucha contra las instituciones burguesas europeas es esconder
la cabeza como el avestruz. Y mucho más en Francia,
que es uno de los dos pilares principales de la UE y del euro.
Volveremos sobre esto. Finalmente, Verié2 disuelve toda la
especificidad de la crisis europea, al señalar que “no es
la consecuencia de las instituciones y tratados europeos, sino
de las contradicciones insolubles del capitalismo” en
general.
Los
argumentos de Copas van más al punto, pero al intentar
caracterizar nuestra posición como “abstracta” no hace más
que revelar que ese sayo le cabe a él mismo. Comienza
apuntando los peligros de una “amalgama entre el aparato
de Estado de la UE y el espacio humano que
representa la UE (…) los espacios de los pueblos que están
en la UE no son una abstracción”. Aquí el problema es que
tal “espacio de los pueblos” es considerado abstractamente
como un territorio “homogéneo” (cuando es todo lo
contrario, un ámbito jerarquizado; volveremos luego sobre
esto). Además, se pierde de vista el contenido concreto que
tiene hoy ese “espacio” como un ámbito cuyas leyes son, o
tienden a ser cada vez más, las del mercado capitalista
neoliberal puro y duro. Porque no es la prédica chauvinista o
xenófoba en sí misma, sino justamente el desastre social que
están generando y profundizando las burguesías europeas en
nombre de la “defensa de la UE y el euro”, lo que está
hipotecando la perspectiva internacionalista. Es sólo
sobre la destrucción de empleos, de esperanzas y de
horizontes a que conducen las recetas de la UE y el BCE que
puede hacer pie la propaganda nacionalista de la
extrema derecha.
El
problema, a nuestro modo de ver, es que la conservación de
tal “espacio europeo” funge de excusa para que el
NPA no aborde de manera clara y explícita la cuestión. Tiene
terror a ser “amalgamado” con las corrientes “soberanistas”,
pero no parece inquietarle estar en el mismo campo que el
conjunto de la burguesía europea, fanática del euro casi sin
fisuras.
Por
otra parte, es falso que, según Copas, “sobre la cuestión
del BCE y el aparato de Estado de la UE, sus reglas, el NPA no
tiene ambigüedades”. Preguntamos: ¿qué clase de crítica
al BCE es la del NPA, si no cuestiona la razón de ser del
BCE, que es sostener la moneda única implementando topes
de déficit, de gasto público y pactos fiscales
continentales? De hecho, en un texto reciente, François
Sabado, dirigente del NPA, hace una definición sin “ambigüedad”
en su defensa del euro; sólo cuestiona que la burguesía
europea lo hace por el camino “malo”. En el mismo sentido,
Lefranc recuerda que una resolución del CPN del NPA se
hablaba del fin del euro como una “amenaza”. Luego eso fue
corregido, pero la dirección del NPA renguea siempre de la
misma pierna…
Otro
argumento insólito de Copas es que “el combate contra el
euro (…) al igual que el combate contra Europa [¿y
eso? Contra la UE, más bien. MY], favorece a los
fachos (…) Los combates abstractos sobre esta cuestión
continental que no estén unidos a lo social son malas
posiciones (…) Los combates europeos son demasiado
abstractos, no tienen carne”.
Copas
pierde de vista totalmente que el sentido de nuestro artículo
apuntaba en primer lugar a definir una política marxista
revolucionaria europea, y en ese contexto planteamos críticas
a la postura del NPA. Porque Copas parece razonar pura y
exclusivamente desde Francia, como si hubiera la
menor posibilidad de pensar política para ningún país
europeo sin tomar posición respecto de la cuestión de la UE
en su conjunto y la moneda común.
Por
ejemplo, en Grecia la cuestión de la UE, el BCE, el
euro, no tiene nada de abstracta: no hay nada más concreto
y cotidiano. Así lo señala atinadamente Lefranc: “El
caso de Grecia vuelve la discusión muy concreta (…) las
burguesías harán todo para salvar al euro, porque tienen
muchísimo que perder. El euro es un dispositivo que hace
que los países menos competitivos sólo tengan una solución
para recuperar competitividad: la baja de salarios (…)
Tsipras quiere quedarse en el euro; pues entonces deberá
implementar la austeridad”.
En
Francia (y no sabemos por cuánto tiempo), el debate sobre el
euro puede parecer abstracto (¡sin duda no a muchos votantes
de Le Pen!). Pero en la periferia en problemas, sencillamente no
hay cuestión más candente y actual. Y es evidente que
los socialistas revolucionarios no pueden decir una cosa sobre
el euro en Grecia o Portugal y otra en Francia o Alemania.
Este
enfoque nacional, no continental, se hace explícito
cuando Copas advierte que “la salida del euro, vista
desde Francia, me parece una mala propuesta concreta”.
¡Justamente, de lo que se trata es de considerar la política
hacia el euro y la UE no “desde Francia”, sino
desde el conjunto de los intereses de la clase trabajadora y
los pueblos europeos! Porque, como desarrollaremos más abajo,
es evidente que la moneda común y las instituciones europeas
no se perciben igual de ventajosas (o gravosas) desde el núcleo
de la UE, Alemania y Francia, que desde su periferia menos
desarrollada.
Copas
invoca el “espacio europeo”, pero al no tener en cuenta
las inmensas desigualdades de ese “espacio”, el argumento
suena más bien a excusa para no tener que mover un milímetro
la política europea del NPA en Francia. Que se
caracteriza por el silencio o la ambigüedad, o en el mejor de
los casos por declaraciones generales correctas pero que
quedan para consumo interno, y no son jamás parte de sus
campañas cotidianas y visibles en el movimiento de masas.
Esto
contrasta curiosamente con el atinado posicionamiento del NPA
en ocasión del referéndum de la constitución europea, por
ejemplo, donde su candidato Besancenot lideró “el no de
izquierda”. Allí
no hubo temor a rechazar un instrumento que iba a ser empleado
contra los pueblos, so pretexto de “más unidad europea”.
Pero ahora, cuando la crisis es tremenda y el carácter desigual
y opresor de la estructura de la UE y la moneda común se
hacen materiales a los ojos de las masas, ¡el NPA juega a las
escondidas con el tema! Copas quiere demostrar (de modo
infructuoso) que el NPA “debate regularmente”, pero no
podría ni intentar rebatir el hecho de que el NPA no ha
dicho una palabra sobre el euro en su actividad pública
cotidiana y en sus campañas. Como denuncia Lefranc, el
actual programa (profession de foi) para las próximas
elecciones legislativas francesas, “es una plataforma
sindical”.
El “maldito evro” (como lo llaman los
griegos)
Un
último señalamiento. Copas intenta una analogía que no
puede más que calificarse de absurda al sostener que los
bolcheviques rusos cuestionaron el rublo como moneda
unificadora del imperio colonial zarista, pero después se
vieron obligados a conservarlo. Dejemos a un lado las infinitas
diferencias de contexto histórico. Si la analogía tiene algún
sentido, sólo puede ser el siguiente: que revolucionarios alemanes
(sobre todo) o franceses que lleguen al poder en sus países
podrían, llegado el caso, tener que mantener el euro. ¡Pero
eso no significa que en todos los demás países
europeos los marxistas deban defender el principal mecanismo
de opresión económica y, sí, avasallamiento de su soberanía
por parte de los “socios mayores”! Si, como dice Copas,
“hay que ser pragmático sobre el tema”, no hay mayor
muestra de doctrinarismo abstracto (u oportunismo social
chauvinista de país central) que defender el euro en los países
europeos al borde de la bancarrota en aras del “espacio
humano europeo”. El euro no es otra cosa que un
instrumento de racionalización económica al servicio de los
países más competitivos (en primer lugar, la propia
Alemania), que desarma a los más débiles en la competencia
con los más fuertes, y lejos de ser un elemento de unificación,
es cada vez más un instrumento
al servicio de recrear y cristalizar dramáticas diferencias
reales entre los países y las clases sociales.
Por
un programa socialista revolucionario
El olvido de la perspectiva de los
Estados Unidos Socialistas
de Europa
Por
Marcelo Yunes,
Socialismo o Barbarie, periódico, 24/05/2012
El
marco general evidente para cualquier formulación estratégica
socialista revolucionaria en Europa es la perspectiva de los Estados
Unidos Socialistas de Europa, consigna que levantaran ya
los revolucionarios de la III Internacional. Esta perspectiva
es defendida por al menos algunos sectores del NPA (como
Pascal Morsu en su artículo de 2010 “L’Union Européene
en crise”), pero en la mayoría de las manifestaciones públicas
del NPA, incluidos sus textos de discusión interna, no se
hace mención a ella.
Daremos
tres ejemplos de cómo, a la hora de dar formulaciones programáticas
generales, no sólo esa consigna en particular sino la
mención del socialismo en general están ausentes. Ivan
Lemaitre, en su “L’Europe, une question qui dérange”,
de abril pasado, propone “una Europa de la solidaridad y de
la cooperación, una Europa democrática de los trabajadores y
los pueblos (...) Una verdadera Europa democrática [!!]
significa para cada pueblo el derecho a su lengua, a su
cultura, el derecho de elegir sus instituciones, es decir, en
general, el derecho de elegir su destino”. Algo que suena
muy sensible al “espacio humano”, pero que resulta una
abstracción total como respuesta a los problemas acuciantes
de las masas que ven perder sus trabajos, sus destinos, su
horizonte.
No
es muy distinto a lo que plantea J.-P Divés de “otra Europa
(...) fundada sobre la democracia [!!], la colaboración y la
solidaridad entre los pueblos, la armonización social (...),
el desarrollo de servicios públicos comunes (...) una Europa
que empieza a romper con el capitalismo (...) hacia una Europa
democrática, de los trabajadores y los pueblos, en ruptura
con los tratados e instituciones de la Unión Europea” (“Sortir
de l’euro? Sortir du capitalisme!”,
diciembre 2011, y “Leur Europe n’est pas la notre”,
marzo 2012).
Por
su parte, P.-F. Grond defiende “otra Europa: la de los
pueblos, la solidaridad y la cooperación, los servicios públicos,
los derechos sociales y democráticos (...), la ecología
social antiproductivista”. Una perspectiva tan gaseosa que
recibió la crítica de Pascal Morsu: “Para uno de los
principales dirigentes del NPA, el objetivo es mejorar la UE,
hacerla más ‘social’ (...) Permitir creer que una
‘Europa social’ puede existir en el marco de la UE es
repetir las sandeces reformistas”.
Llama
la atención no sólo la ausencia de la palabra
“socialismo” o “socialista”, reemplazadas por la “democracia”
a secas, eterna piedra de toque del reformismo. Para
los marxistas, la “democracia” sin cualificaciones no
existe como régimen social. Una cosa es que los
indignados o el movimiento Occupy pidan “democracia real
ya” o una “verdadera democracia”; en su caso, representa
un paso progresivo en dirección al cuestionamiento del
funcionamiento cada vez menos democrático, hasta en lo
formal, del capitalismo. Otra cosa muy distinta es que
dirigentes de formación marxista y trotskista hablen tan
livianamente de la “democracia”; en este caso, es una
evidente regresión programática y estratégica.
Y
no se trata de una cuestión de “oportunidad” de la
consigna. Es algo mucho más profundo: en último análisis,
lo que está en discusión es si se reconoce o no la
incapacidad histórica de la burguesía para unificar
realmente Europa.
Más
allá de los evidentes vaivenes del “proyecto UE” desde
sus comienzos en la segunda posguerra, esta crisis es la de
la construcción de la UE con moneda única, formalizada
por el tratado de Maastricht en 1992. Porque ese proyecto,
lanzado en pleno auge de la globalización capitalista, tenía
como objetivo claro que la Europa capitalista recuperara
competitividad. La misma que había ido perdiendo, en
parte, por las concesiones a las masas derivadas del “estado
de bienestar” europeo, el más extendido del mundo y que
hiciera de Europa el continente menos desigual del planeta.
Desde ya, el sentido de esas concesiones no era mejorar per se
la situación de las masas sino la contención del
“comunismo”.
Es
por eso que el sentido más general de las medidas,
instituciones y políticas europeas sea hacia el desmantelamiento
de las redes de protección laboral y social que habían
caracterizado a Europa más que a ninguna otra región. Todo
esto no sólo pone en cuestión el “proyecto Europa”
original, incluidas sus concesiones, sino que por el ataque
que supone contra las masas es la principal fuente de
tensiones xenófobas, rencores nacionales y tendencias
aislacionistas y chauvinistas.
Por
lo tanto, opinamos que la postura del marxismo clásico en
cuanto a que sólo puede pensarse en una real unificación de
Europa de la mano del poder de los trabajadores se vuelve más
actual que nunca. Y que la “unidad europea” bajo el
capitalismo se ha revelado como una utopía burguesa, más allá
de ciertos avances muy parciales que por otra parte hoy se ven
amenazados por las mismas instituciones y políticas del
capitalismo europeo. Tenemos serias dudas de que en el NPA
haya consenso respecto de esta conclusión. Más bien nos
parece que hay sectores en su seno que siguen considerando
a la UE (e incluso al euro), de manera abierta o vergonzante,
como una especie de “conquista” global de la que sólo se
puede retroceder en dirección al chauvinismo de derecha.
Por
otra parte, es necesario afirmar de manera categórica que la
actual estructura de la UE supone relaciones de
dominio/subordinación e incluso “explotación” entre el
centro y la periferia del continente. Estas relaciones
operan mediante múltiples mecanismos económicos, financieros
y políticos, de los cuales hoy la moneda común es el
principal. No hay forma de negar esto, cuando incluso se
avasalla a los países periféricos, sacándoles y poniéndoles
gobiernos como en Italia y Grecia. Es evidente que el rol
director de Alemania en la UE, a través del BCE, la Comisión
Europea y las cumbres europeas, genera rencores en los PIIGS (¡nombre
que también subraya la existencia de socios de primera y de
segunda en la UE!) sobre una base bien material. ¡No todo es
invención de los “soberanistas”!
Es
justamente por esta razón que los socialistas revolucionarios
alemanes y franceses tienen la obligación de razonar
no sólo en términos de sus propios países (socios
privilegiados y beneficiarios principales de la “construcción
europea” burguesa) sino del conjunto del espacio de la UE.
Después de todo, y ya que se trajo a colación a los
“revolucionarios rusos”, no puede haber unidad de pueblos
a la fuerza o por encima de su voluntad, y menos que menos
cuando se trata de relaciones jerárquicas de dominio y
subordinación.
En
el caso de Europa, no hay forma, a nuestro juicio, de que
pueda haber una “continuidad” entre la UE capitalista y
una asociación de naciones en transición al socialismo,
mucho menos visto hoy, en medio de la actual crisis. Nos
parece inevitable que toda ruptura anticapitalista en Europa
implique, al mismo tiempo, una ruptura con la estructura
entera de la UE y el euro, porque no puede haber salidas
revolucionarias “simultáneas” en todos los países
europeos (otra abstracción que presente en varios de los
participantes del debate que señalamos más arriba). Sólo
sobre nuevas bases, las del poder de los trabajadores,
podrá plantearse una unidad europea genuina y no con
pies de barro, como se está revelando la UE actual.
Por
último, insistimos en que los ritmos de la crisis, aunque
imprevisibles, pueden llegar a ser impensadamente acelerados.
La situación de los “eslabones débiles” es acuciante y
hace que todo este debate entre socialistas revolucionarios,
lejos de ser un capricho doctrinario, puede asumir antes de lo
previsto un carácter de urgencia.
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